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Le président philippin Rodrigo Duterte. |
Photo : EPA/VNA/CVN |
Des membres de la Commission gouvernementale des droits de l'homme, accompagnés de journalistes, ont retrouvé ces hommes et ces femmes lors d'une visite surprise jeudi soir dans ce poste de police situé au cœur des bidonvilles de Manille.
Les visiteurs ont entendu des cris - "On est là, on est là" - émanant de derrière un mur, ont-ils raconté. Puis, ils ont retrouvé une porte cachée derrière une bibliothèque et ouvrant sur le réduit.
Les prisonniers se sont alors précipités au dehors. Certains réclamaient de l'eau, d'autres, en larmes, suppliaient les membres de la Commission de ne pas les abandonner.
Ils ont raconté avoir été détenus là pendant environ une semaine après leur arrestation pour usage ou trafic de drogue supposés. Ils accusent les policiers d'avoir exigé de fortes rançons pour les libérer.
"Ils les ont interpellés au prétexte de la drogue mais ils ne les ont inculpés d'aucun chef", a déclaré vendredi 28 avril à l'AFP Gilbert Boisner, directeur pour Manille de la Commission des droits qui a dirigé l'opération.
Ripoux
Pour Human Rights Watch, il s'agit d'un nouveau témoignage des abus de droits de l'homme généralisés commis durant la campagne de répression contre la drogue, qui a vu des milliers de personnes tuées.
"La découverte de cette prison secrète n'est que le dernier signe de la manière dont la police exploite à des fins personnelles la campagne antidrogue abusive de Duterte", estime l'ONG.
En janvier, M. Duterte avait brièvement écarté les policiers de tout rôle dans cette répression lorsqu'une enquête avait révélé que des officiers de la brigade des stupéfiants avaient enlevé et assassiné un homme d'affaires sud-coréen pour extorquer une rançon à sa famille.
M. Duterte avait déclaré que la police était "corrompue jusqu'à la moelle", promettant de "nettoyer" ses rangs. Un mois après, les policiers étaient de nouveau à pied d'œuvre sans réforme majeure.
AFP/VNA/CVN