Philae : le robot s’assoupit sur la comète après une mission historique

Le robot Philae s’assoupit sur la comète "Tchouri", après une mission historique qui a tenu en haleine et permis de récolter des données qui pourraient aider à comprendre les origines de la vie sur Terre.

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Graphique montrant l'atterrissage du robot Philae sur la comète 67P/T et état de l'engin.

Posé sur la comète "Tchouri" à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre, Philae, à cours d’énergie "va s’assoupir sous peu", a déclaré dans la nuit du 14 au 15 novembre le CNES, l’agence spatiale française. Il est "entré en mode veille", selon l’Agence spatiale européenne (ESA).

"On ne reçoit plus de données. On a perdu le contact" samedi vers 00h36 GMT (01h36 heure de Paris), a déclaré Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au CNES (Centre national d’études spatiales) à Toulouse (sud de la France). Selon les calculs du CNES, la batterie de Philae devait être totalement déchargée vers 02h00 GMT (03h00 locales).

"Nous sommes en train de boire du champagne car cette mission est un succès", a ajouté M. Gaudon.

La prochaine fenêtre de communication avec le robot est prévue samedi à 10h00 GMT (11h00 heure de Paris).

"Nous allons essayer à nouveau (ndlr: d’entrer en contact avec lui). Mais les chances de rétablir la liaison sont très très faibles", a déclaré Stephan Ulamec, responsable de l’atterrisseur, depuis l’Agence spatiale européenne (ESA) à Darmstadt (Allemagne). "La batterie est en dessous du niveau nécessaire pour faire fonctionner l’ordinateur central", a dit M. Ulamec.

Après trois jours de travail, "les résultats de Philae sont extraordinaires", avait estimé un peu plus tôt Marc Pircher, le directeur du CNES à Toulouse. "80% du travail du robot a été fait", avait-il assuré avant que le robot ne se remette à envoyer un flot de données en fin de soirée.

Le robot a réussi à lancer un forage de dernière minute même si on ne sait pas encore s’il a pu ramener un échantillon de la surface de la comète. "Le premier forage sur une comète est devenu une réalité !", s’est vanté Philae sur son compte Twitter.

Bon espoir d’un réveil

Le robot a également entrepris une manoeuvre de rotation pour permettre à ses panneaux solaires de recevoir davantage de lumière à l’avenir car la comète file vers le Soleil. "Nous n’avons pas eu d’images prouvant que cela a réussi", a nuancé Philippe Gaudon.

Photo prise par le robot Philae transmise le 13 novembre 2014 par l'ESA.
Photo : AFP/VNA/CVN

Philae, qui s’est posé à l’ombre entre des rochers, a d’abord fonctionné avec une pile d’une durée de vie de 60 heures. Mais ses batteries solaires qui devaient prendre le relais n’ont pas reçu assez de lumière pour lui permettre de rester actif.

En hibernation, il se réveillera peut-être cet été si ses batteries se rechargent lorsque la comète approchera du Soleil. "Nous avons bon espoir mais pas à court terme car il y a trop peu de lumière pour le moment", a ajouté M. Gaudon.

Largué par la sonde européenne Rosetta, le petit robot avait atterri mercredi 12 novembre en fin d’après-midi sur le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko, une première de l’histoire spatiale.

Pendant sa courte période d’activité, le robot a travaillé d’arrache-pied. Ses dix instruments ont été activés.

La feuille de route du robot était notamment de trouver des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.

Ces molécules organiques pouvaient être récoltées grâce à l’échantillon au sol (qui devait ensuite être réchauffé avant de pouvoir être analysé) mais pas seulement. D’autres instruments ont "sniffé" les gaz à la surface de la comète et la récolte a été bonne.

Le robot, qui pèse 100 kg sur la Terre, a une masse d’un gramme sur la comète, a recueilli une mine d’images et de données scientifiques, transmis à la sonde Rosetta qui les a renvoyés sur Terre.

Philae a radiographié l’intérieur de la comète, étudié son magnétisme, fait des images du sol, analysé les molécules complexes dégagées par la surface.

Cette mission "est unique et restera unique à jamais", avait souligné vendredi Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta.

Un bémol toutefois, l’activité du robot, qui aurait pu durer jusqu’en mars en cas de bon ensoleillement, a été écourtée.

Quoiqu’il arrive à Philae, la mission Rosetta est loin d’être terminée. La sonde, qui a déjà parcouru 6,5 milliards de km dans l’espace, poursuivra son escorte de "Tchouri" au moins jusqu’au 13 août. C’est à cette date que la comète passera au plus près de l’astre.

AFP/VNA/CVN

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