Ebola : le Liberia lève l'état d'urgence, bientôt des essais de traitements en Afrique

La lutte contre Ebola entrait jeudi 13 novembre dans une phase de contre-offensive, avec la levée de l'état d'urgence au Liberia, le pays le plus touché, et l'annonce de premiers essais en décembre en Afrique pour des traitements cliniques.

>>Ebola : le cap des 5.000 morts est dépassé

>>Ebola : le médecin soigné à New York est guéri, plus aucun cas aux États-Unis

Annonçant la levée de l'état d'urgence instauré le 6 août, la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, a prévenu que la bataille était loin d'être gagnée, malgré un net ralentissement des contaminations depuis un mois, en particulier dans la région de la capitale, Monrovia.

Le virus, qui a tué plus de 5.000 personnes, dont la moitié au Liberia, se propage toujours intensément en Sierra Leone et dans certaines régions de Guinée, les deux autres pays les plus affectés, et le Mali essaie de juguler la contamination après plusieurs décès à Bamako, la capitale.

La Polyclinique Pasteur à Bamako, mise en quarantaine, le 12 novembre au Mali.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Aujourd'hui nous pouvons tous être fiers des progrès", a lancé Mme Sirleaf lors dans une déclaration à la radio et à la télévision, en annonçant une réouverture progressive des marchés et des écoles et un allègement du couvre-feu nocturne.

Les États-Unis, qui ont déjà déployé dans ce pays quelque 2.200 militaires, ont annoncé qu'ils porteraient leurs effectifs à un maximum de 3.000, et non 4.000 comme estimé précédemment.

En tournée dans les trois pays les plus touchés, le nouveau commissaire européen aux Affaires humanitaires, Christos Stylianides, nommé coordinateur de l'Union européenne sur Ebola, s'est dit "inquiet" de l'augmentation du nombre de cas dans certaines régions de Sierra Leone, y compris la capitale, Freetown.

Sur le front de la recherche, les premiers essais de deux traitements cliniques contre cette fièvre hémorragique vont commencer en décembre dans des centres de soins en Guinée, et éventuellement un troisième au Liberia.

Il s'agit de deux antiviraux et d'une thérapie à base de sang et de plasma de survivants, les résultats de ces essais étant attendus à partir de février 2015, a précisé Médecins sans Frontières (MSF).

"C'est un partenariat international sans précédent qui représente un espoir pour les malades d'obtenir enfin un vrai traitement d'une maladie qui tue aujourd'hui entre 50 et 80% de ceux qui sont infectés", a souligné le Dr Annick Antierens, qui coordonne les essais pour MSF.

Pas maîtrisé avant le second semestre 2015

Le coordinateur des essais d'un de ces traitements, à l'hôpital Donka de Conakry, le Dr Johan Van Griensven, de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers (IMT, Belgique) a expliqué que "les patients qui ont survécu à Ebola développent des anticorps dans le sang qui sont très puissants pour bloquer le virus".

Le traitement vise donc à utiliser ces anticorps afin d'"augmenter la probabilité de survie pour les patients", a précisé le Dr Van Griensven, soulignant qu'en cas de succès il faudrait encore s'assurer l'agrément des populations.

Au Mali voisin, dernier pays touché, l'inquiétude régnait après trois morts liées à un patient venu de Guinée hospitalisé dans une clinique de Bamako.

L'alerte a été lancée mardi 11 novembre après le décès d'un infirmier qui avait soigné ce patient, mort le 27 octobre, tout comme un ami venu lui rendre visite dans l'établissement, selon un rapport de l'OMS.

À Bamako, plusieurs dizaines de personnes ont été placées sous surveillance, dont un "cas très suspect", selon des sources médicales, ainsi que 22 soldats de la Mission de l'Onu (Minusma), traités dans cette clinique pour d'autres pathologies.

Pour les acteurs de la lutte, la mobilisation internationale ne doit pas mollir.

Plusieurs professionnels de santé d'Afrique de l'Ouest ainsi que l'ONG Oxfam ont appelé les pays du G20, qui se réunissent ce week-end en sommet à Brisbane (Australie), à renforcer leur aide, estimant que "presque la moitié" n'assument pas "leur part" de contribution financière au combat contre le virus.

Le Fonds monétaire international (FMI) s'est dit prêt jeudi 13 novembre à étudier un allègement de la dette des trois pays les plus touchés, comme l'ont suggéré les États-Unis, et s'est montré plus alarmiste sur l'impact économique d'Ebola, considérant que l'épidémie ne serait pas maîtrisée avant la "seconde moitié" de 2015.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top