Selon les rapports présentés durant ce colloque, la plupart des importateurs vont fortement revoir à la baisse leurs commandes en raison des difficultés économiques dans le monde qui se poursuivent cette année.
À cela s’ajouteront les effets de la baisse des cours des produits agricoles sur le marché mondial. Ainsi, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a cité en exemple la baisse actuelle de l'indice des prix des céréales, de 10% par rapport à 2011. Une tendance qui selon elle va se confirmer du fait que les pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Sud ont réalisé de bonnes récoltes en raison de conditions favorables qui ont permis un rendement de 2,2 milliards de tonnes, un record à ce jour...
Le directeur adjoint de l'IPSARD, Vo Tri Thành, a expliqué en particulier que si l'agriculture, comme d’ordinaire, contribuera considérablement au développement national en 2012, cette année sera en revanche plus difficile.
En 2012, l’agriculture vietnamienne doit augmenter le volume comme la qualité de sa production. Photo : Duy Khuong/VNA/CVN |
Selon une étude de cet institut et mis à part le caoutchouc, l’ensemble des produits agricoles vietnamiens ont atteint en l’état leur rendement maximum. La baisse de la demande mondiale comme celle des cours constituent, avec la concurrence accrue de nouveaux grands exportateurs tels que l'Inde et le Myanmar (riz) ou l'Éthiopie (café)..., de véritables défis pour le secteur agricole du Vietnam.
Nguyên Dô Anh Tuân, directeur du centre de conseil en politiques agricoles, a confirmé ces éléments en soulignant que la croissance annuelle de 4% du chiffre d’affaires des exportations agricoles, sylvicoles et aquacoles en 2011 - 25 milliards de dollars - résulte en bonne partie de la hausse des cours mondiaux, alors que 2012 voit s’engager une tendance inverse.
L’agriculture doit donc selon lui non seulement veiller à augmenter si possible sa production, mais aussi et, peut être plus que jamais, à améliorer la qualité de ses produits, laquelle permettra de réaliser un bon chiffre d’affaires.
Ces contingences ont déjà été prévues puisque 2012 est l'année pour laquelle l’objectif est la restructuration de ce secteur. Pour ce, le gouvernement doit impérativement définir des politiques adéquates pour le soutenir car, à défaut, il lui sera difficile de renouveler les succès de 2011, selon les spécialistes.
De même, l’agriculture vietnamienne doit augmenter le recours au partenariat public-privé pour mieux conduire cette restructuration, recours qui de facto est une des premières priorités en cette période. D’où, d’ailleurs, l'initiative du Vietnam en matière de partenariat public-privé lancée récemment lors du Forum économique mondial de Davos (Suisse) afin de lancer un appel aux grands investisseurs vietnamiens comme étrangers...
Mai Huong/CVN