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Joe Biden visite Dawson Springs, ville du Kentucky ravagée par des tornades quelques jours auparavant, le 15 décembre. |
"Ces tornades ont tout dévoré sur leur passage", "les maisons, les entreprises, les lieux de culte, vos rêves, vos vies", a dit le président américain dans un court discours à Dawson Springs, l’une des localités les plus touchées.
Derrière lui, une maison dont seul un pan tenait encore debout au milieu des gravats.
Le gouvernement fédéral "va couvrir à 100% le coût des travaux de déblaiement pendant trente jours", a-t-il promis. "Gardez la foi. Nous allons y arriver, je vous le promets. (...) Personne ne vous laissera tomber."
Joe Biden, après avoir survolé une zone sinistrée, a visité Mayfield, autre petite ville dévastée par la tornade qui a traversé vendredi 10 décembre cet État rural et conservateur du Sud-Est des États-Unis, y faisant au moins 74 morts.
Pendant ces deux visites, le président, costume bleu marine, s’est arrêté à plusieurs reprises, pour discuter avec une femme assise dans les décombres d’un bâtiment, pour prendre dans ses bras un sinistré, ou pour s’entretenir avec une jeune fille portant un drapeau américain.
Autour de lui, des bâtiments effondrés, des amas de briques, de branchages, de tôle, où s’activaient des engins de chantier et des ouvriers vêtus de jaune fluo.
"Ce que j’ai vu, c’est un groupe de gens incroyables qui se rassemblent, qui s’entraident. Et qui sont pleins d’espoir", a-t-il dit aux journalistes.
Lors d’une réunion avec des responsables locaux dans un hangar où étaient stockés des vivres et des bouteilles d’eau, le président a lancé : "Il n’y a pas de tornades rouges ou de tornades bleues", en référence aux couleurs respectives du parti républicain et du parti démocrate, le sien.
Empathie
Dans ce phénomène météorologique exceptionnel, qui a aussi fait au moins 14 victimes dans le Tennessee, l’Illinois, le Missouri et l’Arkansas, Joe Biden trouve une rare occasion d’unité nationale, lui qui avait promis pendant sa campagne de rassembler une Amérique profondément divisée.
Vue aérienne de Mayfield, dans le Kentucky, le 13 décembre, après le passage de tornades dévastatrices. |
Le président américain ne se rend pas en terre conquise, politiquement parlant : si le Kentucky a un gouverneur démocrate, l’État a donné une très large majorité au républicain Donald Trump lors de l’élection de 2020. Et lors de sa visite mercredi 15 décembre, les journalistes ont aperçu un drapeau au nom de Trump sur un pick-up.
Joe Biden avait pris soin, avant son départ, de ne pas politiser la visite, et il est d’ailleurs resté dans un registre qui lui est familier : celui de l’empathie et du réconfort.
Le président était coiffé d’une casquette de la "fondation Beau Biden", en hommage à son fils adoré, emporté par le cancer à l’âge de 46 ans. Une manière de rappeler qu’il a lui-même traversé des épreuves : ce deuil, et la mort en 1972 de sa première épouse et de leur fille encore bébé.
"Le président voit les gens à travers la tragédie qu’ils vivent -- la douleur d’avoir perdu des proches, d’avoir perdu leur maison. (...) Il les voit comme des êtres humains, pas comme des personnes ayant des attaches partisanes", a dit mardi 14 décembre sa porte-parole Jen Psaki.
Joe Biden a évoqué avec de grandes précautions un lien entre ces tornades et le changement climatique, alors qu’en septembre, en constatant les ravages de la tempête Ida à New York et dans le New Jersey, il avait parlé d’"alerte rouge" climatique et saisi l’occasion de vanter ses grands projets d’investissements.
"Nous devons être très prudents. Nous ne pouvons pas dire avec une certitude absolue que c’est lié au changement climatique", a-t-il dit lundi 13 décembre, qualifiant seulement les tempêtes du vendredi précédent d’"inhabituelles".
Pendant que le président visitait le Kentucky, le service de prévisions météorologiques du gouvernement américain mettait en garde contre des épisodes de vents violents et parfois de tempêtes, dans plusieurs États du centre du pays.
AFP/VNA/CVN