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Des travailleurs agricoles péruviens sur un barrage routier, pour demander de meilleurs salaires et des droits, à Ica au Pérou, le 4 décembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ils avaient commencé à lever vendredi soir 4 décembre les barrages, installés depuis cinq jours, mais leur mouvement se poursuit pour satisfaire des revendications salariales.
"Nous voulons une solution sur la question du salaire (..) nous attendons une augmentation de salaire", a expliqué l'un d'eux, membre d'un groupe qui bloquait la route dite Panaméricaine près de la ville d'Ica, à 275 km au sud de Lima.
La voie était bloquée par des rochers, des pneus enflammées et un vieux minibus.
Rapidement, des autocars transportant quelque 200 policiers anti-émeutes sont arrivés. Après trois heures d'attente, les policiers ont délogé les occupants et ont rétabli la circulation sur la route, alors que s'étaient formées de longues files d'attente de camions et de voitures.
Des barrages ont aussi été érigés temporairement de nouveau samedi 5 décembre dans la région de La Libertad, à 490 km au nord de Lima, selon des médias locaux, pour protester contre la mort jeudi 3 décembre d'un jeune travailleur de 19 ans tué lors d'une intervention de la police pour dégager la route.
Outre l'abrogation de la loi de Promotion Agraire qui avait été approuvée sous la présidence d'Alberto Fujimori (1900-2000), les manifestants exigent que leur salaire passe de 11 à 18 dollars par jour.
Cette loi, qui avait permis de renforcer le secteur péruvien des exportations agricoles - dont le chiffre d'affaires s'élève à 5 milliards par an - accordait des avantages fiscaux aux entreprises mais privait les travailleurs de certains droits et limitait leurs salaires. Elle avait été prorogée il y a un an jusqu'en 2031.
Le nouveau gouvernement du président Francisco Sagasti, investi le 17 novembre, avait envoyé le projet d'abrogation de la loi au Congrès.
Les députés ont abrogé le texte controversé à une très large majorité, après cinq jours de blocage de tronçons de la Panaméricaine, une voie qui traverse le pays du nord au sud, de la frontière équatorienne à celle du Chili.
Immédiatement, des centaines de travailleurs qui bloquaient la route à Ica avaient fêté la bonne nouvelle, au cri de "Oui, ça a été possible", ont constaté des journalistes de l'AFP. Quelque 2.000 camions et des dizaines d'autobus avaient été bloqués à Ica.
Dans la région de La Libertad, deux personnes avaient été tuées pendant les actions sur les routes: un jeune de 19 ans, tué jeudi 3 décembre par un tir attribué par les travailleurs à la police, et un homme de 23 ans renversé par une moto vendredi 4 décembre.
La police péruvienne avait déjà été critiquée pour la répression des manifestations à Lima qui avait fait deux morts lorsque le parlement avait destitué le populaire président Martin Vizcarra le 9 novembre.
M. Vizcarra avait été remplacé par Manuel Merino, qui avait dû démissionner cinq jours plus tard sous la pression populaire et avait été remplacé le 17 novembre par Francisco Sagasti, 76 ans.
AFP/VNA/CVN