>>Castex appelle les Français à se faire vacciner, "un acte altruiste"
>>Record d'hospitalisations aux États-Unis, dans l'attente des vaccins
Un homme portant un masque passe devant des vitrines décorées pour Noël le 4 décembre à Rome, Italie. |
Les autorités sanitaires britanniques ont ainsi jugé vendredi 4 décembre "probable" une régression importante de la pandémie, "d'ici au printemps" grâce à la vaccination, tout en appelant à se préparer à une recrudescence après Noël.
Pays le plus endeuillé en Europe par la pandémie (plus de 60.000 morts), le Royaume-Uni est devenu cette semaine le premier pays occidental à autoriser un vaccin contre le COVID-19 en donnant son feu vert à celui de Pfizer et BioNTech. Les premières doses doivent être injectées la semaine prochaine.
Il a été rejoint vendredi 4 décembre par Bahreïn, deuxième pays dans le monde à accorder une telle autorisation.
Le COVID-19 a fait à ce jour au moins 1.507.480 morts, pour 65,2 millions de cas, selon un comptage de l'AFP vendredi 4 décembre.
Et depuis le 24 novembre, plus de 10.000 nouveaux morts sont enregistrés chaque jour sur la planète (12.658 jeudi 3 décembre), un niveau jamais atteint auparavant.
Le Canada a ainsi franchi vendredi 4 décembre le seuil des 400.000 cas en 24 heures, à peine plus de deux semaines après avoir atteint les 300.000, marquant une accélération de la pandémie dans ce pays
Avec l'arrivée des vaccins, "nous commençons à apercevoir la fin de la pandémie", a estimé vendredi 4 décembre le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'un sommet de l'ONU sur la pandémie.
Mais "nous ne pouvons tout simplement pas accepter un monde dans lequel les pauvres et les marginalisés sont piétinés par les riches et les puissants dans la ruée vers les vaccins", a-t-il martelé, alors que le début des campagnes de vaccination est annoncé comme imminent dans certains pays - les plus riches de la planète.
Les Français antivax ?
En France (54.140 morts), plus la vaccination prévue début janvier approche, moins les Français semblent vouloir se faire vacciner : seule la moitié en a l'intention, contre deux tiers en juillet, selon Santé publique France (SpF).
Une télévision retransmet le discours du Premier ministre français, Jean Castex, dans un hôpital privé de Bruges (France), le 3 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'amélioration de la situation pourrait aussi conforter certains Français dans leur refus d'un vaccin. Le nombre des personnes mortes à l'hôpital du COVID-19 est passé sous les 300 au cours des dernières 24 heures, à 284, tandis que la décrue en réanimation se poursuit, a ausi indiqué SpF vendredi 4 décembre.
Pour éliminer les obstacles, la vaccination sera gratuite. La campagne commencera en janvier pour les seniors en établissements de santé, et se poursuivra en février pour les personnes fragiles, puis au printemps pour l'ensemble de la population.
Suivant une stratégie similaire, l'Espagne espère vacciner 15 à 20 millions de ses concitoyens, sur une population de 47 millions, d'ici mai ou juin prochain. "Nous allons pouvoir commencer la campagne de vaccination début janvier", selon le ministre de la Santé, Salvador Illa.
La situation s'est améliorée récemment dans ce pays parmi les plus durement frappés d'Europe, mais le gouvernement régional de Madrid a néanmoins décidé vendredi 4 décembre d'annuler le traditionnel rassemblement du 31 décembre à la Puerta del Sol, en plein cœur de la capitale, pour avaler des grains de raisin au son des douze coups de minuit.
Ski restreint en Suisse
La situation reste contrastée en Europe.
Un nombre record de 993 morts en 24 heures a été enregistré jeudi 3 décembre en Italie. Le gouvernement a durci les conditions de déplacement à l'intérieur du pays pour les fêtes de fin d'année.
En République tchèque, les commerces, restaurants et musées ont rouvert.
En Grèce, le confinement en vigueur depuis un mois a été à nouveau prolongé d'une semaine en raison de taux toujours élevés de contaminations.
La puissante Eglise orthodoxe grecque, jusqu'ici largement sceptique voire hostile aux mesures anti-COVID, a ainsi vu son propre chef être contaminé.
En Suisse, il sera possible de skier à Noël, mais la capacité dans les installations de transport fermées comme les trains et télécabines sera limitée et le masque obligatoire, a annoncé vendredi le gouvernement, sous la pression de la France, de l'Italie et l'Allemagne voisines, où les remontées mécaniques resteront à l'arrêt.
Flambée post-Thanksgiving
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 4 décembre à 11h00 GMT. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur l'autre rive de l'Atlantique, la situation, en revanche, est encore loin de s'améliorer. Aux États-Unis, qui paient le plus lourd tribut avec plus de 276.000 morts, les voyages effectués il y a une semaine pour Thanksgiving par des millions d'Américains risquent de provoquer "une flambée s’ajoutant à la flambée", redoute ainsi l'immunologue Anthony Fauci.
Au Brésil, les centres commerciaux de Rio de Janeiro seront ouverts 24 heures sur 24 pour tenter d'éviter les foules pour les achats de Noël. Mais cette annonce va à contre-courant des recommandations de spécialistes qui préconisaient de nouvelles restrictions face à l'augmentation inquiétante du nombre des nouveaux cas et morts de COVID-19 ces dernières semaines.
Au Japon, les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo, reportés à l'été 2021, ont annoncé que la facture allait augmenter d'au moins 2,1 milliards d'euros, à cause des coûts liés au report et des mesures sanitaires qui seront mises en place pour l'événement.
Et sur le front économique, si Wall Street continue à battre des records, la situation de l'emploi ne s'améliore pas aux États-Unis. Joe Biden a ainsi appelé vendredi à apporter dès "maintenant" une aide aux Américains face à un carnet de santé "mauvais" du marché de l'emploi en novembre.
"Si on n'agit pas maintenant, l'avenir sera très sombre", a mis en garde le président élu qui s'exprimait depuis son fief de Wilmington dans le Delaware, alors que l'économie américaine n'a créé que 245.000 emplois le mois dernier, plus de deux fois moins qu'en octobre.
AFP/VNA/CVN