>>Environ 2,5 millions de Marocains atteints de diabète
>>On n'est finalement pas sûr que la viande rouge soit mauvaise pour la santé
Alixe Bornon devant ses créations "Les Belles Envies" à Paris le 6 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"J'ai toujours aimé le sucré, qui m'était interdit. J'en avais marre de manger des gâteaux d'anniversaire vraiment pas bons. Je me suis dit qu'on pouvait travailler les recettes autrement, alors j'ai passé un CAP de pâtisserie", raconte l'entrepreneure de 31 ans, ex-juriste dans un cabinet de chasseur de têtes. "Je voulais que personne, ni les diabétiques, ni les sportifs, ne soit écarté au moment du dessert, qui est un moment de plaisir et de partage".
Dans la vitrine de sa boutique du 5e arrondissement de Paris ouverte il y a quatre ans, trônent l'œuf chocolat passion avec son coulis à la mangue, un grand succès, l'éclair au cassis et le paris-brest, sa dernière création.
Ces gâteaux gourmands et colorés font peu monter la glycémie grâce à une recette où le sucre de fleur de cocotier - clin d'œil à l'enfance de la pâtissière en Guadeloupe - remplace le sucre blanc raffiné, et des farines de lupin ou de coco, riches en fibres, les farines raffinées.
Ils ont été élaborés avec l'aide de Jean-Michel Borys, médecin endocrinologue spécialiste du diabète, une maladie chronique qui touche 3,7 millions de personnes en France, et se traduit par un excès de sucre dans le sang et donc un taux de glucose (glycémie) trop élevé.
Banques sceptiques
Une trentaine de recettes ont été mises au point, qui font l'objet d'une certification IGC pour "index glycémique contrôlé".
L'an dernier, Les Belles Envies ont été livrées aux joueurs de tennis du tournoi de Roland-Garros, et même à l'Élysée, ce qui ravit la jeune femme, dont la journée ressemble à un marathon, malgré ses injections d'insuline quotidiennes.
Avec un chiffre d'affaires en hausse de 260% pour ses deux boutiques parisiennes en 2019, elle approvisionnera bientôt 30 restaurants avec un nouveau site de production, et veut décliner Les Belles Envies en franchise dans le monde entier.
Au début les banques "n'y croyaient pas du tout", se souvient Alixe Bornon. "En plus je suis diabétique : mon taux d'emprunt était aux alentours de 7%, contre 1,5% normalement, ça c'est dur". "Un +business angel+ qui adorait le projet a mis 100.000 euros. Sans lui, Les Belles Envies n'existeraient pas".
"C'est rarissime un endroit comme Les Belles envies", dit Agnès Berthaud, qui vient régulièrement avec son mari. "Lorsqu'on visite une ville, on trouve parfois un salon de thé avec un seul gâteau sans sucre. Ici, c'est le paradis".