Grève à la SNCF
Pas de mobilisation massive, la direction fait une offre pour revaloriser les salaires

La direction de la SNCF a proposé aux cheminots une revalorisation salariale de 5,9% en moyenne en 2023 à l'issue de négociations annuelles obligatoires capitales pour le groupe, touché par une grève assez peu suivie mercredi 7 décembre.

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Un train arrive en gare de Matabiau à Toulouse le 2 décembre lors d'une grève de contrôleurs de la SNCF.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le groupe ferroviaire a proposé une augmentation générale de 2% pour tous assortie d'une "revalorisation forfaitaire" de 600 euros bruts annuels, a détaillé le DRH du groupe François Nogué lors d'un point presse. Avec la majoration de diverses primes (travail de nuit, dimanche, jours fériés), le paiement de 75% de l'abonnement transport au lieu de 50% actuellement, ou le versement d'un forfait mobilité, la direction estime que la revalorisation salariale dépasse les 6% en moyenne.

Mercredi 7 décembre, les syndicats n'avaient pas encore communiqué leur position, préférant consulter leurs adhérents auparavant. "On a fait tout ce qu'on pouvait pour lever au maximum le contentieux salarial", a assuré M. Nogué, précisant que si les organisations syndicales refusaient de signer, les revalorisations seraient malgré tout appliquées avec la dégradation de certaines mesures annexes.

D'après la direction de la SNCF, l'ensemble des mesures mises sur la table représentent un effort d'environ 600 millions d'euros. Dans ce contexte, la CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots appelaient à la grève mercredi pour demander des mesures au moins à la hauteur de l'inflation - 6,2% en novembre sur un an.

La mobilisation a été plutôt faible avec 7% de grévistes selon une source proche de la direction, et des perturbations localisées, comme à Lyon où un mouvement social des aiguilleurs perturbait le trafic vers Paris et les liaisons régionales.

"Dans un sens, ils ont raison de râler", estimait en gare de Lyon Part-Dieu Céline Déchaux, 22 ans, obligée de prendre un train beaucoup plus tôt que prévu pour aller travailler. Mais "ça met beaucoup de gens en difficulté" de façon récurrente, déplorait-elle.

Dialogue social

Des perturbations ont aussi touché les TER de Bourgogne-Franche-Comté, du Grand Est, d'Occitanie et de PACA ainsi que certaines lignes d'Ile-de-France (C,D,E et N). "Je le dis pour la suite, pour les deux week-ends de fin d'année en particulier - sur lesquels pèsent un préavis de grève -, il faut qu'on évite cela", a déclaré le ministre des Transports, Clément Beaune, lors de la présentation du RER de Strasbourg organisée à Paris.

L'ambiance des négociations a été qualifiée de "studieuse" par M. Nogué. "J'ai le sentiment qu'on est arrivés à un équilibre de qualité", a-t-il souligné. "Il y a un dialogue social à la SNCF qui (...) fonctionne bien", avait indiqué le matin même M. Beaune, appelant chacun à un compromis. "Les Français ne comprendraient pas dans une période qui n'est pas facile, qui succède à deux Noël qui ont déjà été compliqués par le COVID, qu'on leur rajoute des complications", a-t-il dit.

Des voyageurs patientent sur un quai de la gare Montparnasse avant d'embarquer dans un train lors d'une grève des contrôleurs de la SNCF, à Paris le 2 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une première augmentation avait déjà été accordée après une grève le 6 juillet. Jeudi dernier 1er décembre, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, avait alerté sur le risque de voir le prix des billets augmenter si on relevait trop les salaires.

Les retraites en toile de fond

Le climat est particulièrement tendu en cette fin d'année à la SNCF, puisque les contrôleurs, rassemblés dans un collectif hors de tout cadre syndical, menacent de faire grève les week-ends de Noël et du Nouvel An. Ils seront reçus jeudi 8 décembre.

"Les organisations syndicales font un travail d'intermédiation et seront en mesure de faire la pédagogie nécessaire et suffisante pour sortir de cette situation", a rassuré le DRH de la SNCF. Les aiguilleurs doivent eux rencontrer la direction, vendredi 9 décembre. Ils réclament des recrutements et un salaire plus en adéquation avec leurs responsabilités.

Après une première menace de grève non mise à exécution le 25 mai, ils avaient obtenu le recrutement de 200 agents de circulation supplémentaires, une prime de 600 euros et une majoration temporaire de 20% de leur prime de travail pendant sept mois.

L'entreprise "n'a pas tenu ses engagements", estime cependant Erik Meyer de SUD-Rail. Un nouveau préavis de grève a donc été déposé, du 15 au 19 décembre, incluant le premier week-end des vacances de fin d'année.

La perspective de la réforme des retraites, qui devrait être présentée autour du 15 décembre par le gouvernement, chauffe en outre les syndicats à blanc. "On sera vent debout contre cette réforme, comme nous l'avions été lors de la dernière séquence de 2019-2020", a prévenu Cédric Robert (CGT), rappelant les 58 jours de grève qui avaient alors touché la SNCF.

AFP/VNA/CVN



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