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Vue artistique, diffusée le 5 décembre par le ministère australien de la Science, d'un réseau d'antennes du radiotélescope géant SKA qui sera construit en Australie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une fois dressées, ces antennes, couplées avec un réseau similaire édifié en Afrique du Sud, formeront une parabole virtuelle baptisée SKA (Square Kilometre Array). Elle permettra d'apporter des réponses à des questions fondamentales sur l'univers, notamment autour de sa création.
Ce projet, né dans les années 1990, a été retardé en raison de problèmes de financement et diplomatiques. Le directeur-général de l'organisation SKA, Philip Diamond, a qualifié ce début des travaux de "moment crucial". Le télescope "sera l'une des entreprises scientifiques les plus importantes de l'humanité", a-t-il affirmé.
Le SKA doit étudier certains des phénomènes cosmiques les plus violents, comme les supernovae, les trous noirs et les toutes premières traces du "big bang", la gigantesque explosion qui a donné naissance à l'univers il y a plus de 13 milliards d'années.
Son nom a pour origine l'objectif recherché par ses concepteurs: un télescope doté d'une zone de collecte d'un kilomètre carré. Les parties sud-africaine et australienne auront toutefois une zone de collecte combinée d'un peu moins de la moitié de cette surface.
Les deux pays disposent d'immenses étendues désertiques peu exposées aux ondes radio, des conditions idéales pour de tels télescopes. Plus de 130.000 antennes en forme de sapin de Noël doivent être érigées dans l'État d'Australie-Occidentale, sur les terres traditionnelles du peuple aborigène Wajarri.
Le site a été baptisé "Inyarrimanha Ilgari Bundara", ce qui dans la langue locale signifie "partage du ciel et des étoiles". Le site sud-africain comptera près de 200 paraboles dans la région reculée du Karoo.
Le projet permettra de "suivre la naissance et la mort des galaxies, de rechercher de nouveaux types d'ondes gravitationnelles et de repousser les limites de ce que nous savons de l'univers", a déclaré Sarah Pearce, directrice du télescope.
Danny Price, de l'Institut de radioastronomie de Curtin, a expliqué que ce télescope "pourra détecter un téléphone portable dans la poche d'un astronaute sur Mars, à 225 millions de km de distance".
Les premières observations scientifiques devraient avoir lieu à la fin des années 2020. L'organisation compte 14 membres : Royaume-Uni, Australie, Afrique du Sud, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Italie, Nouvelle-Zélande, Espagne, Suède, Suisse et Pays-Bas.
AFP/VNA/CVN