Le ministre du Plan et de l'Investissement, Vo Hông Phuc, a accordé une interview sur ce point au journal Thoi bao kinh tê Vietnam (Vietnam Economic Times).
* La proposition du MPI au regard de l'IPC doit-elle être comprise par l'opinion publique comme un fléchissement dans la maîtrise de l'inflation ?
Comme le Premier ministre Nguyên Tân Dung l'a lui-même souligné, la maîtrise de l'inflation n'est pas seulement une question de volonté. Le gouvernement et le pays tout entier font preuve de détermination dans la poursuite de cet objectif, mais l'on ne peut ignorer la réalité économique... Le relèvement du plafond maximum de l'IPC pour 2011 participe de cette logique. Si début mai dernier et sur la base des prévisions du Conseil consultatif national des politiques monétaires, le gouvernement a pu fixer ce plafond à 15% pour toute l'année, par la suite l'évolution de l'économie a conduit fin juin à une hausse réelle de l'IPC en glissement annuel, certes plus modeste que précédemment, mais néanmoins de 13,29%. Si l'on maintient l'objectif annuel de 15%, cela signifie que la hausse durant le 2e semestre devrait être limitée à 2%, ce qui n'est pas possible compte tenu de la conjoncture actuelle. D'où ce relèvement pour un plafond plus réaliste de 17-18%, ce qui, ne l'ignorez pas, supposera du pays encore des efforts.
Bien sûr, le pays peut appliquer toutes mesures nécessaires pour tenter de maintenir l'IPC à 15%, mais beaucoup d'efforts ont déjà été fournis.... En aucun cas il ne s'agit là d'un fléchissement au regard de la maîtrise de l'inflation. Elle demeure le but premier de cette année, mais celui-ci doit tenir compte des autres contraintes macroéconomiques, à commencer par la croissance, ce afin de s'assurer d'un développement équilibré de l'économie nationale.
* À propos de croissance, quel taux vous semble adéquat, et rassurant pour les acteurs de l'économie ?
Maîtriser l'inflation et stabiliser notre économie, c'est en d'autres termes ralentir la croissance, ce qui a été le cas du premier semestre 2011 avec un taux de 5,6%, soit 0,56% en moins par rapport au premier semestre 2010. Compte tenu de notre objectif au regard de l'inflation, le taux adéquat pour toute l'année nous semble être aux alentours de 6%.
* Que pensez-vous de certaines considérations sur une inflation qui devrait être du triple de la croissance ? Et doit-on s'inquiéter du développement économique national vu la conjoncture mondiale ?
Pourquoi être pessimiste ? On est en phase de reprise plus nette pour ce deuxième semestre, et regardez en arrière... En 2008, l'économie vietnamienne a subi la crise mondiale, avec juin 2008 une inflation à 18,44%, mais par la suite elle a ralenti avec 4% pour les quatre mois suivant, et 22% pour toute l'année. Le taux de croissance de 6,5% pour cette année m'apparaît alors seulement factuel, la situation a évolué depuis.
Cela dit, d'ici fin 2011, les difficultés ne maqueront pas de se poser à notre économie, notamment des politiques monétaires plus rigoureuses, des taux d'intérêt interbancaires continuant d'augmenter, de même que les importations...
Mais la situation va continue de se stabiliser, en particulier grâce aux mesures de la résolution No11. Cette dernière, qui était inévitable comme indispensable, s'avère parfai- tement adaptée aux objectifs de maîtrise de l'inflation, de stabilisation de l'économie et de garantie du bien-être social. Son application stricte, ainsi que les premiers résultats positifs constatés quelques mois après son entrée en vigueur, démontre que cette résolution est parfaitement justifiée, tel que la population a pu le voir, laquelle a confiance dans la direction du Parti et du gouvernement.
Selon le vice-président de l'Assemblée nationale Nguyên Duc Kiên, les mesures de la résolution No11 répondent réellement à la situation de l'économie nationale. Leur mise en oeuvre, avec la détermination des ministères, branches et localités, a permis d'aboutir à des résultats positifs. Le marché des devises se stabilise progressivement, l'inflation est davantage maîtrisée, sans porter atteinte à la croissance du PIB national. La croissance ne peut être un objectif en soi, l'adapter permet non seulement de maîtriser l'inflation, d'assurer stabilité économique et garantie du bien-être social, mais aussi d'améliorer l'efficience de l'investissement et la compétitivité de l'économie nationale. La finalité de la croissance économique, c'est de contribuer à améliorer les conditions de vie de la population.
Phuong Mai/CVN