COVID-19
Paris échappe au confinement le week-end mais pas le Pas-de-Calais

Ça passe pour Paris, l'Île-de-France et Marseille, mais le Pas-de-Calais n'échappera pas au confinement le week-end : face à l'épidémie de COVID-19 qui ne ralentit pas et la tension dans les hôpitaux, le gouvernement doit annoncer de nouvelles mesures restrictives jeudi 4 mars.

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Place des Héros à Arras, dans le Pas-de-Calais, le 4 mars, avant un premier week-end de confinement.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous constatons de fortes tensions sur le système hospitalier, une hausse du nombre de cas mais pas une explosion, sans homogénéité territoriale (...) Mais un confinement national ou le week-end n'est pour nous qu'un dernier recours", a expliqué une source gouvernementale, sans même attendre la conférence de presse du Premier ministre, Jean Castex, jeudi 4 mars à 18h00, aux côtés du ministre de la Santé, Olivier Véran.

Selon cette source gouvernementale, ces restrictions vont être appliquées dans ces départements, au cas par cas et en concertation avec les élus locaux, visant en particulier les lieux de brassage, avec possiblement de nouvelles jauges pour les commerces dans certains cas.

Une réunion d'arbitrage a encore eu lieu jeudi 4 mars matin à Matignon sur ces questions. Selon l'entourage du Premier ministre, Jean Castex reviendra aussi sur les leviers pour accélérer le déploiement du vaccin AstraZeneca, alors que des doses restent en stock.

Mais l'objectif de l'exécutif est d'éviter au maximum le reconfinement local, au moment où l'OMS enregistre une remontée des cas en Europe après six semaines de déclin.

Pour faire passer "le gros temps" qui s'annonce, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a tenté mercredi de redonner espoir, voyant un "retour à une vie plus normale (...) peut-être dès la mi-avril".

"Il faut tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines", entre maintien des restrictions et vaccinations, avait répondu lundi 1er mars Emmanuel Macron à un jeune.

Dans cette perspective, le président de la République a réuni mercredi 3 mars son Premier ministre et les membres du gouvernement concernés pour étudier les différents scénarios de réouverture des lieux publics et les contours d'un éventuel "pass sanitaire" pour y accéder, que Jean Castex pourrait détailler jeudi.

En attendant, le Pas-de-Calais sera le premier des 20 départements placés sous "surveillance renforcée" à inaugurer le confinement le week-end sur l'ensemble de son territoire, après les agglomérations de Nice et Dunkerque (Nord) la semaine passée.

Dans ce département, où les hôpitaux sont saturés, le gouvernement a proposé un confinement pour les trois prochains week-ends, en concertation avec les élus qui réclamaient les premiers des mesures fortes. "Nous faisons cet effort pour trois week-ends mais nous voulons notre dû pour les vaccins", a prévenu la maire LR de Calais, Nathalie Bouchart.

Élargissement des critères

Nombre de cas détectés du 22 au 28 février par département, pour 100.000 habitants, selon Santé publique France.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jeudi 4 mars matin, le préfet du Nord a par ailleurs pris un arrêté pour étendre les zones où le port du masque est obligatoire, notamment dans l'ensemble des agglomérations, les parcs et les plages.

Le député du Nord Fabien Roussel, numéro un du PCF, a toutefois déploré un manque de "lisibilité" nationale de la part du gouvernement, en estimant que le mois de février, lors duquel il avait appelé à la mise en œuvre de mesures plus restrictives, avait été "gâché".

La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, opposée à tout nouveau confinement, y compris pour les seuls week-ends, à quant à elle réitéré son appel en faveur d'une stratégie "zéro COVID" au niveau de l'Union européenne.

Plusieurs maires d'Ile-de-France ont réclamé pour leur part de repousser le début du couvre-feu de 18h à 19h pour éviter les attroupements dans les commerces à la sortie du travail.

Dans les 20 départements surveillés - dont toute la région parisienne, touchée par le variant anglais du virus réputé davantage contagieux -, certains ont vu leur taux d'incidence monter en flèche. C'est le cas du Pas-de-Calais et de la Seine-Saint-Denis, qui dépassent les 400 cas pour 100.000 habitants sur sept jours, bien au-dessus du seuil d'alerte maximale fixé à 250 par les autorités sanitaires. À Dunkerque, il a dépassé le millier.

La France a dépassé les 3 millions de personnes qui ont reçu une première dose de vaccin, en majorité des personnes âgées et des soignants, avec l'objectif de 9 millions de personnes ayant reçu au moins une première dose d'ici la fin du mois.

La campagne doit notamment trouver un nouveau souffle avec l'élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca, accessible aux personnes âgées de 65 à 75 ans atteintes d'une comorbidité depuis lundi 8 mars, et "très rapidement" disponible à cette même tranche d'âge sans comorbidité, selon Gabriel Attal. "Ça sera précisé dans le cadre de la conférence de presse" de Jean Castex, a-t-il indiqué mercredi 3 mars, alors que l'Allemagne va à son tour autoriser l'utilisation du vaccin AstraZeneca pour les plus de 65 ans.

La vaccination en pharmacie est également une piste à l'étude.

Certains médecins ont en outre réclamé une vaccination obligatoire des professionnels de santé, en s'attirant toutefois la circonspection de nombreux praticiens, qui estiment qu'une telle mesure serait contre-productive.

Au niveau national, le nombre de nouvelles contaminations en 24 heures s'établissait à 26.788 mercredi 3 mars soir, alors que le nombre de patients en réanimation continue de progresser, 3.637 malades, le niveau le plus élevé depuis fin novembre, bien qu'éloigné du pic de la deuxième vague de l'automne (4.900) et de la première au printemps (7.000).

AFP/VNA/CVN

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