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Charles Noakes en demi-finale du tournoi paralympique de badminton dans la catégorie SH6, le 2 septembre 2024 aux Jeux paralympiques de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec ces 10e et 11e titres paralympiques, l'équipe de France fait déjà aussi bien qu'il y a trois ans à Tokyo, alors même qu'il reste cinq jours de compétition.
Très amis dans la vie, les deux athlètes, aux trajectoires différentes, ont connu un destin similaire lundi soir dans une salle surchauffée.
Lucas Mazur a parfaitement lancé la soirée, avec la sérénité que sa stature de champion paralympique en titre lui conférait. Dans sa catégorie réservée aux athlètes debout, ayant un handicap touchant un membre inférieur mais pouvant courir, le triple champion du monde a "remis les pendules à l'heure" selon ses mots, après une médaille de bronze synonyme de déception aux Mondiaux en février.
Le vainqueur de Tokyo a expédié son adversaire indien Suhas Lalinakere Yathiraj en deux manches maîtrisées de bout en bout (21-9, 21-13).
"Dans mes rêves les plus fous, je n'avais jamais imaginé ça", a-t-il soufflé, admettant avoir eu du mal à savourer son sacre japonais dans une salle désespérément vide en raison de la pandémie de COVID.
Le joueur de 26 ans avait lancé sa journée de la meilleure des façons, en remportant le match pour le bronze du double mixte en compagnie de Faustine Noël.
Avant de se mettre au garde à vous sur le podium au moment d'entonner La Marseillaise, il a joué avec le public durant tout son match, haranguant la foule pour ne jamais baisser le pied.
Mais pour lui comme pour les supporters des Bleus, la soirée était loin d'être terminée. En attendant sa médaille, Mazur pensait déjà à son camarade d'un an son aîné, avec qui il s'entraîne régulièrement.
"C'est comme un petit frère pour moi, il a été dans l'ombre et il mérite la lumière aujourd'hui", imageait ce supporter du Toulouse FC.
Et Charles Noakes ne s'est pas fait prier pour la prendre, cette lumière.
"Premier tournoi"
Intraitable durant le tournoi de la catégorie SH6, pour les athlètes masculins de petite taille, le Nantais a poursuivi sur sa lancée, réussissant l'exploit de finir la compétition sans avoir perdu le moindre set.
"C'est le premier tournoi qu'il gagne, et il fait ça ici", n'en revenait pas son entraîneur, Mourad Amrani, alors que Noakes a débuté le badminton il y a cinq ans seulement.
Face au Britannique Krysten Coombs, "Charly" a dû batailler pour empocher la première manche d'une frappe envoyée dans un angle improbable, après avoir laissé filer deux balles de set.
L'avantage ainsi pris, Noakes a continué à accélérer la cadence avec style, lâchant de superbes coups.
Le Nantais de 27 ans a peu à peu fait monter le niveau, et la température devant un public déjà surchauffé. Se montrant plus fort, Noakes a fait étalage de toute sa panoplie pour prendre ses distances.
Une fois la victoire acquise (21-19, 21-13), il a enlevé son maillot tricolore, empoignant un drapeau français pour célébrer le premier titre de sa carrière.
"C'est un des plus beaux jours de ma vie (...), ça fait cinq ans que je travaille 35 heures par semaine, pour un seul moment, celui-ci", s'est ému Noakes.
AFP/VNA/CVN