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Honolulu, la capitale de l'État de Hawaï, le 13 janvier après une fausse alerte au missile balistique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Peu après 08h00 locales (18h00 GMT), plusieurs personnes, notamment l'élue démocrate à la Chambre des représentants Tulsi Gabbard, ont annoncé --photo à l'appui-- sur les réseaux sociaux avoir reçu une alerte sur leur téléphone, via le système Amber Alert qui dépend du ministère américain de la Justice.
"MENACE DE MISSILE BALISTIQUE SUR HAWAI. METTEZ-VOUS IMMEDIATEMENT A L'ABRI. CE N'EST PAS UN EXERCICE", ont vu apparaître, sur leur smartphone, les habitants de l'archipel.
Mais le gouverneur de Hawaï David Ige et l'agence locale de gestion des événements d'urgence (EMA) ont chacun assuré, dans les minutes qui ont suivi, que cet État américain situé dans l'océan Pacifique n'était pas menacé par un missile balistique, dans un contexte géopolitique très tendu marqué par les menaces d'attaque nucléaire de la RPD de Corée contre des intérêts américains.
Le porte-parole du centre de commandement militaire américain pour la zone pacifique a assuré que le centre n'avait "détecté aucune menace de missile balistique sur Hawaï".
Lors d'un point de presse, le gouverneur David Ige a indiqué que l'incident s'était produit lors de la relève d'une équipe de l'EMA. Alors que les employés s'installaient et suivaient la procédure habituelle pour vérifier que le système était opérationnel "quelqu'un a appuyé sur le mauvais bouton".
"Il n'y a rien de plus important que de professionnaliser et de mettre des garde-fous à ce système" d'alertes Amber, a-t-il ajouté.
Utilisé régulièrement aux États-Unis pour des alertes enlèvement, le système Amber est souvent critiqué pour son manque de fiabilité.
"Le public doit avoir confiance dans notre système d'alerte d'urgence", a déclaré le gouverneur de Hawaï dans un communiqué, précisant qu'il ferait en sorte d'"empêcher que cela ne se reproduise".
Réfugiés au sous-sol
Un résidente d'Hawaï, Alison Teal, a témoigné par mail auprès de l'AFP qu'après avoir découvert l'alerte sur son téléphone portable, "c'a été le pire moment de ma vie". "J'ai couru auprès de ma famille et averti tout le monde sur la plage qu'il fallait fuir. Mon ami a jeté son café et s'est précipité dans la maison".
"On m'a raconté récemment que si un missile était tiré depuis la RPD de Corée, on avait 20 minutes d'ici l'impact", a-t-elle expliqué.
Capture d'écran du smartphone du photographe de l'AFP à Honolulu, Hawaï, montrant les messages d'alerte reçus le 13 janvier, qui était fausse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tout le monde était paniqué", a-t-elle ajouté, avant d'apprendre qu'il s'agissait d'une erreur au bout de près d'une heure, "une éternité", selon elle.
En vacances sur l'île de Maui, où se trouve Honolulu, Lauren McGowan a raconté, elle, que le personnel de son hôtel, le Montage Kapalua Bay, lui avait demandé de se réfugier dans la cafétéria des employés, au sous-sol. Personne n'a paniqué, se souvient-elle, "c'était plutôt de la confusion".
Au bout de quelques minutes, l'un des seuls clients à capter du réseau téléphonique au sous-sol a annoncé qu'il s'agissait d'une fausse alerte. "C'était un peu perturbant, c'est clair", a expliqué Lauren McGowan.
Des témoins ont indiqué que les messages d'alerte étaient également apparus sur les postes de télévision et diffusés à la radio.
La station Hawaii News Now a diffusé des images de ce qu'elle présentait comme des étudiants de l'université d'Hawaï à Manoa, un quartier d'Honolulu, en train de courir pour aller se mettre à l'abri.
Un présentateur météo de Nashville, Jim Jaggers, a tweeté une photo de sa famille qui s'était réfugiée dans un placard après l'alerte.
Le responsable de l'EMA d'Hawaï, Vern Miyagi, a présenté ses excuses, tout comme le gouverneur, lors d'une conférence de presse et assumé la responsabilité de l'incident.
Il s'est refusé à dire si l'agent coupable d'avoir envoyé la fausse alerte allait être sanctionné. "Ce monsieur se sent mal", a-t-il dit. "Il n'a pas fait ça intentionellement".
Le gouverneur a annoncé que l'activation du système nécessiterait désormais la présence de deux personnes, et plus une seule comme avant le fiasco.
Cette fausse alerte intervient après deux ans de tensions sur la péninsule coréenne en raison de l'accélération du programme nucléaire de Pyongyang.
La RPD de Corée a procédé ces derniers mois à plusieurs lancements de missiles et, en septembre, à un sixième test nucléaire, le plus puissant à ce jour. Elle a affirmé être en mesure d'atteindre le territoire continental américain.
Le président américain Donald Trump s'est engagé depuis son arrivée au pouvoir dans une belliqueuse joute verbale avec le leader nord-coréen.
Pour autant, le climat semble s'être adouci depuis le début de l'année, avec la reprise des contacts officiels entre les deux Corées, et une main tendue de Washington.
M. Trump s'est ainsi dit mercredi 10 janvier ouvert à des pourparlers directs avec la RPD de Corée.
AFP/VNA/CVN