Pakistan : "Pas de désaccord" au Pentagone sur les critiques de Mike Mullen

Il n'y a "pas de désaccord" au sein de la direction du Pentagone sur les critiques de l'amiral Mike Mullen contre le soutien du Pakistan au réseau taliban Haqqani, a affirmé le 28 septembre le porte-parole du Pentagone, George Little, démentant des informations de presse.

"Le secrétaire (à la Défense, Leon Panetta) et le chef-état major interarmées considèrent tous deux comme inacceptables les liens entre des éléments du gouvernement pakistanais et le réseau Haqqani", a déclaré M. Little.

Le Washington Post a rapporté le 28 septembre que des hauts responsables américains s'exprimant sous couvert d'anonymat jugeaient "exagérées" les critiques du principal conseiller militaire du président américain.

L'un de ces responsables a confié au quotidien que les rapports de renseignements font certes état de la duplicité du Pakistan - officiellement allié des États-Unis mais qui apporte son soutien à des groupes insurgés afghans, dont le réseau Haqqani- mais qu'Islamabad cherche à éviter des actions qui provoqueraient une réponse américaine.

Pour le porte-parole du Pentagone, "au niveau de l'analyse, il n'y a pas de désaccord" entre MM. Panetta et Mullen.

"Ils considèrent tous les deux que les Pakistanais doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour faire pression sur le réseau Haqqani pour qu'il n'attaque pas les forces américaines, afghanes et de l'OTAN en Afghanistan", a ajouté George Little.

En accusant Islamabad "d'exporter la violence" en Afghanistan en utilisant le réseau Haqqani comme "véritable arme" des services secrets pakistanais, l'amiral Mullen a provoqué une nouvelle crise entre les deux pays, dont les relations sont au plus bas depuis le début de l'année.

Dans un entretien au Wall Street Journal, le plus haut gradé américain a confié qu'il avait travaillé avec son homologue pakistanais, le général Ashfaq Kayani, à la préparation d'une offensive pakistanaise au Waziristan du Nord, sanctuaire du réseau Haqqani dans les zones tribales pakistanaises.

Cette offensive, qui devait débuter au printemps, n'a jamais eu lieu.

Entre-temps, deux crises ont gravement mis à mal les relations américano-pakistanaise : l'arrestation d'un agent de la CIA après qu'il eut tué deux Pakistanais et l'opération commando menée par les Américains contre Oussama Ben Laden, réfugié à une centaine de kilomètres au nord de la capitale pakistanaise, et pour laquelle Islamabad avait été maintenue dans l'ignorance.

Depuis plusieurs années, l'amiral Mullen était l'un des plus ardents défenseurs du Pakistan au sein de l'administration américaine, se disant proche du général Kayani.

"Je suis depuis longtemps le meilleur ami du Pakistan. Qu'est-ce que ça veut dire si j'en suis arrivé à ce point ? Qu'est-ce que ça dit de l'état de nos relations ?", a-t-il confié au quotidien en réitérant ses accusations.

Le 28 septembre, la Maison Blanche s'est toutefois refusée à reprendre à son compte l'expression "véritable arme" de l'amiral Mullen. "Ce n'est pas le type de langage que j'utiliserais", a affirmé le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. "C'est une question sémantique", a-t-il ajouté, en soulignant la coopération étroite contre les extrémistes qui a régi dans le passé les relations entre Washington et Islamabad.

Mais il a aussi réaffirmé que "l'opinion du gouvernement (américain) est que les repaires dont le réseau Haqqani continue à jouir au Pakistan, et les liens entre l'armée pakistanaise et le réseau Haqqani sont troublants, et nous voulons que des mesures soient prises contre cela".

AFP/VNA/CVN

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