Mme Hina Rabbani Khar s'exprimait devant l'Assemblée générale des Nations unies au moment même où son pays fait face à des pressions américaines croissantes pour qu'il rompe tout lien avec le réseau taliban Haqqani, sujet qui provoque une tension très vive entre Washington et Islamabad. "Nous devons faire la démonstration d'une unité complète dans nos rangs, pour éviter toute récrimination, construire une plus grande confiance et, plus important encore, montrer notre coordination opérationnelle dans la lutte contre cette menace", a-t-elle dit. "Sinon, seul le terrorisme en tirera profit", a-t-elle prévenu.
Mme Khar a affirmé devant l'ONU que "très peu de pays (avaient) été ravagés par le monstre du terrorisme aussi brutalement que le Pakistan".
Elle a souligné que 30.000 "Pakistanais innocents" avaient été tués au cours des dix dernières années du fait du terrorisme, dont 6.500 soldats et plus de 3.500 membres de la police ou des personnels paramilitaires.
Elle a également évoqué la mort du Premier ministre Benazir Bhutto, tuée en 2007 dans un attentat suicide.
Le Pakistan "est uni dans sa détermination à éliminer le spectre du terrorisme de (son) sol, de (sa) région et du monde. Il est important de renforcer la coopération internationale pour se débarrasser totalement du terrorisme", a-t-elle ajouté.
Pratiquement au moment même où la ministre prenait la parole, la Maison Blanche renouvelait ses critiques contre le gouvernement pakistanais. "Nous avons exprimé très clairement nos opinions là-dessus (...) Le réseau Haqqani est responsable d'attaques contre l'ambassade américaine à Kaboul", a affirmé le porte-parole du président américain Barack Obama, Jay Carney, ajoutant que "le gouvernement pakistanais doit prendre des mesures pour s'occuper des liens qui existent" entre lui et le réseau.
Plusieurs responsables américains ont accusé publiquement ces derniers jours le Pakistan de soutenir clandestinement le réseau taliban Haqqani. Islamabad nie ces accusations.
AFP/VNA/CVN