Ott Tänak, nouveau roi des rallyes, détrône Sébastien Ogier

Il n'est pas Français, il ne s'appelle pas Sébastien, et pourtant... l'Estonien Ott Tänak (Toyota) s'est offert dimanche 27 octobre son premier titre de champion du monde des rallyes, succédant à Sébastien Ogier (2013-2018) et Sébastien Loeb (2004-2012).

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L'Estonien Ott Tänak (Toyota) fête son premier titre de champion du monde des rallyes, le 27 octobre à Salou (Espagne).
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est un moment très spécial après seize ans de domination française, résume son équipier finlandais Jari-Matti Latvala, qui n'est lui-même pas parvenu à renverser les Sébastien. C'est une ère qui prend fin."

Avec 36 longueurs d'avance sur le Belge Thierry Neuville (Hyundai) et 46 sur Ogier (Citroën) à l'issue du Rallye de Catalogne, 13e et avant-dernière manche de la saison, Tänak ne peut plus être rejoint au classement des pilotes. Il ne reste en effet que trente points à prendre au maximum lors de l'ultime épreuve en Australie du 14 au 17 novembre.

Si Ogier (8e du rallye) a été mis hors jeu dès vendredi matin 25 octobre par un problème hydraulique l'ayant privé notamment de direction assistée, le suspense entre Tänak (2e) et Neuville (vainqueur) a tenu jusqu'au bout en Espagne.

Décidé à se battre tant que possible, le Belge, qui devait reprendre plus de onze points à l'Estonien pour rester dans la course au titre, a pris la tête du rallye samedi matin 26 octobre pour ne plus la quitter.

"L'objectif de ma vie" 

Tänak aurait pu se contenter de contrôler et de terminer à une distance calculée de son rival au classement du rallye et à celui de la Power Stage, qui offre des points supplémentaires au championnat.

Mais ce n'est pas le genre du bonhomme, qui est remonté de la 5e position vendredi soir à la 2e place finale et a poussé pour s'offrir les cinq unités dévolues au vainqueur de la Power Stage. Et le titre par K.O.

"C'est un bon sentiment ! Il est difficile de dire exactement ce que je ressens. La pression que j'avais était inouïe. C'était l'objectif de ma vie !", s'est réjoui l'Estonien.

"Je n'ai jamais voulu prendre de risque mais je voulais (le titre), a-t-il raconté. Ma mère m'a dit hier (samedi 26 octobre) soir : +si Ott veut quelque chose, il le fait advenir.+ Il fallait que je le fasse advenir."

"Nous avons fait tout ce que nous pouvions mais ce n'était pas suffisant", n'a pu que constater Neuville, qui comme Ogier et Latvala reconnaît que Tänak le "mérite".

Et le patron de Toyota Tommi Mäkinen, lui-même quadruple champion du monde 1996-1999, de résumer un Rallye de Catalogne à l'image de la saison de son protégé : "il a été absolument incroyable, personne ne pouvait rien faire contre lui".

En effet, le pilote de 32 ans a remporté six rallyes sur treize, contre trois à Ogier et trois à Neuville, ainsi que 73 spéciales, contre 24 au Français et 42 au Belge.

"Pas simple d'en arriver là" 

Tänak et son copilote et compatriote Martin Järveoja "ont fait du très, très bon travail", renchérit Latvala. "Et ça n'a pas été simple d'en arriver là ! Je me rappelle d'Ott en 2012 (lors de sa première saison complète en WRC), il faisait beaucoup, beaucoup d'erreurs !"

L'Estonien Ott Tänak (Toyota) sacré champion du monde après le rallye de Catalogne, le 27 octobre à Salou (Espagne).
Photo : AFP/VNA/CVN

D'où un parcours en dents de scie jusqu'en 2017, quand sa paternité, son association nouvelle avec Järveoja et l'exemple d'Ogier à ses côtés chez M-Sport l'ont transformé.

Le blond longiligne aux traits juvéniles et au caractère taciturne remporte son premier succès en Mondial en Sardaigne cette année-là et finit deux fois troisième au classement des pilotes en 2017 et 2018, avant d'être sacré en 2019.

Au Championnat, tout n'est toutefois pas encore fait. La bataille pour les deuxième et troisième places se poursuivra entre Neuville et Ogier en Australie.

Celle pour le titre constructeurs aussi. Grâce au succès du Belge et à la 3e place de l'Espagnol Dani Sordo, Hyundai, qui vise un premier titre, a désormais 18 unités d'avance sur Toyota, tenant de la couronne.

Et 2020 n'est pas loin : l'occasion d'une revanche pour Neuville, qui court toujours après un premier sacre, et pour Ogier, qui voudrait être titré avec un troisième constructeur différent, Citroën, après Volkswagen (2013-2016) et M-Sport Ford (2017-2018), avant de prendre sa retraite.

AFP/VNA/CVN

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