L'Espagnol Rafael Nadal lors du match opposant au Suisse Roger Federer, le 26 janvier à Melbourne |
Il avait abordé le tournoi inquiet pour son épaule, puis avait senti l'un de ses genoux craquer la veille du premier tour. Mais le N°2 mondial avait retrouvé son inépuisable énergie le 26 janvier, pour assommer Federer et se diriger vers la 15e finale d'un tournoi du Grand Chelem de sa carrière.
L'Espagnol a aussi lancé un message à son adversaire en finale, qu'il s'agisse du Serbe Novak Djokovic, N°1 mondial et tenant du titre, ou du Britannique Andy Murray (N°4), double finaliste sortant, qui s'affrontent le 27 janvier : il est prêt et déterminé à remporter un 11e titre.
"C'est une victoire fantastique", a-t-il savouré. "C'est une des victoires qui vont rester dans ma mémoire pour toujours. C'est une façon fantastique de commencer la saison. Ça me donne énormément de confiance."
"J'ai bien mieux réussi que je ne le pensais, que j'en rêvais il y a trois semaines", a ajouté Nadal, qui jouera sa quatrième finale consécutive en Grand Chelem. Il reste sur deux échecs, à Wimbledon et à l'US Open, à chaque fois contre Djokovic, lequel l'a battu en tout dans six finales en 2011.
Pour Federer, la soirée a des airs de déjà vu. Il a beaucoup tenté, réussi des coups magiques, mais s'est encore heurté à la défense inébranlable du Majorquin. "J'ai toujours l'impression qu'il joue un peu mieux contre moi que contre les autres joueurs", a-t-il constaté.
Comme une manière implicite d'admettre son impuissance sans l'avouer. Il s'est maintenant incliné huit fois en Grand Chelem contre Nadal, pour deux victoires seulement. Il n'a plus battu son rival dans l'un de ces tournois depuis Wimbledon 2007.
Sharapova, volonté d'acier
C'est aussi un nouveau revers sur un terrain censé lui être favorable, où il a triomphé quatre fois (2004, 2006, 2007 et 2010). En 2009, il avait subi le même sort en finale, s'effondrant en sanglots pendant son discours. Si larmes il y a eu cette fois-ci, il n'a pas eu à les partager avec le monde entier.
Le Suisse n'a plus gagné de tournoi du Grand Chelem depuis deux ans exactement et son dernier succès à Melbourne en 2010. Mais, même âgé de 30 ans, il n'a pas renoncé. L'essentiel, a-t-il dit, est d'avoir "une bonne réaction, comme celle que j'ai eue après l'US Open".
Ce match a été l'apothéose d'une journée lancée de fort belle manière par les deux demi-finales dames. Le tennis féminin est souvent décrié, mais la qualité du jeu et les émotions étaient au rendez-vous.
La finale mettra aux prises la Bélarusse Victoria Azarenka, 22 ans, l'une des représentantes de la nouvelle vague, à la Russe Maria Sharapova, qui n'est guère plus âgée à 24 ans, mais fait figure d'ancienne pour avoir gagné son premier titre en 2004 à Wimbledon. Piment supplémentaire : la gagnante deviendra N°1 mondiale.
Azarenka, N°3, a réussi à maîtriser ses émotions, qui lui avaient joué de vilains tours par le passé, pour vaincre (6-4, 1-6, 6-36-4, 1-6, 6-3) la Belge Kim Clijsters, tenante du titre. La Bélarusse vivra sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem.
Ce sera la sixième pour Sharapova, N°4, qui a fait preuve d'une volonté d'acier sous les coups de la Tchèque Petra Kvitova (N°2), pour prendre sa revanche (6-2, 3-6, 6-4) de la finale perdue à Wimbledon en 2011. La Russe, dont la carrière a été ralentie par une sérieuse blessure à l'épaule, vise un quatrième titre du Grand Chelem.
AFP/VNA/CVN