Le Serbe Novak Djokovic (gauche) et l'Espagnol Rafael Nadal, avec leur trophée, le 29 janvier à l'Open d'Australie. Photo : AFP/VNA/CVN |
Djokovic, déjà vainqueur en 2008 et 2011, a dû puiser dans ses ultimes réserves pour s'imposer au terme de la plus longue finale en Grand Chelem de l'histoire (5h53) et empocher le cinquième titre du Grand Chelem de sa carrière.
"Nous avons écrit l'histoire ce soir et, malheureusement, il ne pouvait pas y avoir deux vainqueurs", a-t-il dit à l'attention de Nadal, pendant la remise des récompenses. "Mais je te souhaite le meilleur pour le reste de la saison. Et j'espère que nous jouerons beaucoup d'autres matches comme celui-ci et beaucoup d'autres finales".
Eprouvé par sa longue demi-finale (4h50) contre le Britannique Andy Murray, Djokovic a mis un set pour retrouver son rythme et ses sensations. Une fois la machine lancée, le N°1 mondial s'est montré supérieur à Nadal.
Mais l'Espagnol, qui s'était déjà incliné face au Serbe à Wimbledon et à l'US Open en 2011, n'a jamais renoncé, poussant son adversaire à un cinquième set dramatique, dans lequel les deux joueurs ont fait preuve d'un courage physique et d'une force mentale phénoménaux.
Le Serbe devient ainsi le cinquième joueur depuis le début de l'ère Open (en 1968) à gagner trois titres consécutifs du Grand Chelem, après Rod Laver, Pete Sampras, Roger Federer et Nadal.
Il reste sur 21 matches sans défaite en Grand Chelem. Son dernier revers dans ce cadre lui a été infligé en demi-finale de Roland-Garros, l'an dernier, par le Suisse Federer.
Duel de deux volontés
Le Serbe abordera le prochain Roland-Garros en position de réaliser le Grand Chelem à cheval sur deux saisons, ce que même Federer et Nadal n'ont jamais pu faire.
Federer a réussi trois fois, en 2004, 2006 et 2007, le Petit Chelem (trois tournois du Grand Chelem remportés la même année). Nadal l'a fait une fois, en 2010.
Le prochain Roland-Garros s'annonce déjà fascinant. Nadal, qui l'a remporté six fois, tirera beaucoup de confiance du match du 29 janvier. Même s'il a signé une première peu enviable en devenant le premier joueur de l'histoire à s'incliner dans trois finales consécutives de tournois du Grand Chelem.
Nadal reste scotché à dix titres du Grand Chelem. C'est sa septième défaite consécutive dans des finales face à Djokovic (six en 2011). Mais aussi celle qui lui laissera le plus d'espoir.
Le Majorquin est entré dans ce match avec l'intention de se montrer plus agressif que par le passé. Jamais dans le bon timing en coup droit, le No1 mondial a d'abord accumulé les fautes directes et laissé son adversaire remporter la première manche.
Mais Djokovic a ensuite commencé à dicter les points avec une longueur de balle retrouvée. Agressé, l'Espagnol s'est lentement fait plus défensif.
Le Serbe tenait le match, mais il a peut-être péché par orgueil quand il a échoué à convertir trois balles de break à 4-3 dans la quatrième manche. Le match a alors été interrompu quelques minutes par la pluie, le temps de fermer le toit rétractable.
Et Nadal a encore réussi à inverser la tendance dans le tie-break. Le match s'est mué en duel de deux volontés, dont le Serbe, malgré la fatigue, est finalement sorti vainqueur.
AFP/VNA/CVN