Novak Djokovic a dû en appeler à toute son énergie et à tout son coeur pour sortir vivant d'une demi-finale de l'Open d'Australie hallucinante contre Andy Murray, le 27 janvier à Melbourne, et s'offrir le droit de défendre son titre contre Rafael Nadal en finale.
Hégémonique au point d'en paraître inhumain l'an passé, le Serbe a laissé transparaître sa souffrance comme rarement contre Murray. Mais son orgueil et sa volonté lui ont permis de repousser la charge de l'Écossais en cinq sets 6-3, 3-6, 6-7 (4/7), 6-1, 7-5, après 4h50 de labeur.
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| Rafael Nadal a été qualifié en finale de l'Open d'Australie |
Une seule question se pose maintenant : le N°1 mondial aura-t-il récupéré pour affronter Nadal le 29 janvier ? L'Espagnol (N°2), qui doutait de sa forme en arrivant en Australie, avait lui-même stupéfié tout le monde en sortant le Suisse Roger Federer (N°3), le 26 janvier dans l'autre demi-finale : 6-7 (5/7), 6-2, 7-6 (7/5), 6-4.
Ce rendez-vous, le troisième consécutif entre Djokovic et Nadal en finale d'un tournoi du Grand Chelem, promet une lutte farouche. Le Serbe a pour lui de s'être imposé les deux dernières fois à Wimbledon et à l'US Open et d'avoir battu l'Espagnol dans six finales au total en 2011.
"Il n'y a pas de secret : ça va encore être très physique", a-t-il prévenu. "La récupération va être cruciale, parce que Rafa est en forme, joue bien et a eu un jour de repos supplémentaire. Ma principale priorité sera d'être capable physiquement de jouer à mon meilleur niveau. Si je le suis, alors je pense pouvoir gagner."
Après avoir vu le match contre Murray, l'Espagnol pourra au moins nourrir une certitude : Djokovic ne rendra pas le titre conquis l'an passé en Australie, le premier de son exceptionnelle trilogie 2011, sans lutter jusqu'à l'extrême limite de ses forces.
Il est bien loin le temps où le Serbe choisissait la facilité en se réfugiant derrière des blessures de circonstance pour éviter le combat. Face à Murray, il est allé au bout de lui-même pour aligner son 20e match sans défaite en Grand Chelem.
Murray "prêt mentalement"
"C'était l'un des meilleurs matches que j'ai joués, mais émotionnellement et mentalement c'était difficile", a-t-il reconnu, avant d'avouer avoir envisagé la défaite : "Bien sûr. C'était si serré. Ca aurait facilement pu basculer en sa faveur. Il n'était qu'à quelques points de l'emporter."
Djokovic jouera sa troisième finale à Melbourne, où il s'était déjà imposé en 2008. En cas de victoire, il deviendra le cinquième joueur de l'ère Open (depuis 1968) à gagner trois titres consécutifs du Grand Chelem, après Rod Laver, Pete Sampras, Federer et Nadal.
En faisant le doublé à Melbourne, que Federer est le dernier à avoir réussi en 2006 et 2007, il deviendrait aussi le quatrième joueur depuis 1968 à y gagner trois titres ou plus, après Andre Agassi (4), Federer (4) et Mats Wilander (3).
Murray, qui a peut-être récolté les premiers fruits de sa collaboration toute récente avec Ivan Lendl, peut lui aussi tirer énormément de satisfactions de ce match, même s'il n'a pas réussi à s'offrir une troisième finale consécutive en Australie.
C'était d'ailleurs bien son sentiment. "Je suis fier de la manière dont je me suis battu", a-t-il expliqué. "Je sens que maintenant je suis prêt mentalement. Physiquement, je peux encore m'améliorer, c'est sûr. Mais en comparaison de l'an dernier, c'était bien, bien meilleur."
À en juger par sa confiance nouvelle, il est peu probable qu'il enchaîne par des défaites au premier tour de ses trois prochains tournois, comme ce fut le cas en 2011. "Mon boulot dans les deux ou trois mois à venir, c'est de le dépasser lui (Djokovic) et les gars qui sont devant moi", a-t-il même promis.
AFP/VNA/CVN