Selon ce qui avait été annoncé par le gouvernement McGuinty lors du dépôt du dernier budget, une commission sera créée au cours des prochains mois afin d'étudier toutes les questions ayant rapport à la revue des services et des programmes gouvernementaux.
À ce moment, le gouvernement McGuinty avait annoncé une cure minceur de 200 millions de dollars dans le budget d'organismes gouvernementaux comme la Régie des alcools (LCBO) et la Société des loteries et des jeux (OLG).
"Quand le gouvernement nous dit que, et j'ai lu attentivement cette partie du budget, l'important, ce sont les résultats qui comptent pour les citoyens, c'est sûr que je suis d'accord, explique Me Boileau. C'est aussi la manière qu'on y arrive qui est importante. Pour la population franco-ontarienne, ce n'est pas seulement de recevoir un service, mais comment le service est aussi offert ?".
Selon Me Boileau, il est très important en cette période de révision des services gouvernementaux que les Franco-ontariens demandent d'être servis en français afin d'assurer la pérennité des services en français.
"Il y a beaucoup de partenariats qui existent en ce moment, mais il faut aller plus loin, ajoute Me Boileau. Il faut faire comprendre au gouvernement que la manière dont on offre le service va aussi être tributaire de savoir si les Franco-ontariens vont demander leurs services en français".
"Quand on entre à l'hôpital Montfort, les francophones ne se posent pas de question, ils savent qu'ils vont recevoir un service en français. Est-ce que c'est la même lorsqu'ils se rendent dans un bureau d'immatriculation, par exemple ?"
Selon Me Boileau, demander ses services en français contribue à développer des milieux de travail francophone, ce qui contribue à la vitalité de la communauté franco-ontarienne.
"Pour le gouvernement, il faut aussi qu'on tente de briser la culture des silos, note Me Boileau. C'est vraiment, vraiment important. Si je demande aux Franco-ontariens d'être vigilants et proactifs, il faut en même temps que le gouvernement soit à l'écoute".
Règlement pour les services en français
Dans son rapport annuel, le commissaire demande également aux municipalités ontariennes offrant des services en français d'avoir le "courage politique" de les protéger à l'aide d'un règlement. Me Boileau note que plus de la moitié des municipalités membres de l'Association française des municipalités de l'Ontario n'ont pas de règlement ou de politique sur les services en français.
"C'est important, souligne Me Boileau. Souvent, les municipalités nous disent qu'ils offrent déjà de facto (les services en français) et que tout le monde est bilingue. Il y a des choses qui peuvent changer en-dedans d'une génération. La démographie peut changer, il peut y avoir une explosion démographique pour telle raison (…). On le voit avec Rivière-des-Français. Lors de la dernière campagne électorale, les débats entre les candidats à la mairie se sont faits en anglais. Les choses changent. Il faut se protéger maintenant, c'est une garantie pour l'avenir."
De plus, Me Boileau demande que la loi sur l'électricité soit modifiée pour que l'Office de l'électricité, Hydro One, Ontario Power Generation et toute entité future soient assujettis à la Loi sur les services en français.
Malgré toutes ces recommandations, Me Boileau croit que la situation de la francophonie en général va de mieux en mieux.
Express Ottawa/CVN