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Avec son apparence multicolore, la pagode Ông attire tous les regards. |
La pagode Ông est située au 32 rue Hai Bà Trung, dans le quartier de Tân An, district de Ninh Kiêu, ville de Cân Tho (delta du Mékong). Son nom d'origine est Quang Triêu Hôi Quan. Il s'agissait au départ d'un lieu de rassemblement des Chinois de Guangzhou et Zhaoqing, province du Guangdong, espace à la fois de culte, de rencontre et d'entraide permettant à ces expatriés chinois de bien s'installer et de faire des affaires dans leur nouveau pays qu'était le Vietnam.
Sa construction a commencée en 1894 et les travaux se sont terminés en 1896. Contrairement à certaines autres pagodes des Hoa (Vietnamiens d'origine chinoise), la pagode Ông n'a pas de stèle où sont gravés les noms des personnes qui ont participé à sa construction mais les noms de ceux qui ont contribué financièrement aux travaux.
La pagode Ông est comme les autres temples Hoa, non isolée mais immergée au cœur d'un quartier très animé. Son apparence se démarque au milieu du quartier, avec ses éléments décoratifs multicolores qui attirent tous les regards.
Une architecture originale
La pagode Ông est couverte de doubles tuiles. Au sommet du toit, il y a un certain nombre de figurines en porcelaine multicolore dont deux dragons, des carpes et des phénix. Les bords du toit sont recouverts de lignes de tuiles en forme de tuyau émaillées vert foncé. À chaque extrémité du toit trônent des statues de personnes tenant le soleil et la lune qui symbolisent les deux pôles contraires dans la philosophie orientale.
Une autre caractéristique impressionnante du site, ce sont ses dizaines de bâtons d'encens en forme de cônes rouges suspendus au plafond. |
"Mes grands-parents m’ont dit que la plupart des matériaux proviennent de la province du Guangdong tels que piliers, cloches, brûle-parfums", raconte Thanh Hà, une habitante qui vit à côté du site et qui est aussi une guide locale.
Les bas-reliefs sont omniprésents. Les artisans montrent également leurs talents en calligraphies qui sont sculptées sur soupière, encensoir, cloches en bronze, d’une façon à la fois très belle et sophistiquée.
"J’aime l'architecture de cette pagode, surtout ses sculptures. Tout est très bien conservé", estime Nguyên Gia Thuc, un architecte venant de la capitale.
Les pagodes chinoises n'ont généralement pas de jardins comme celles des Kinh et des Khmers. Il y a une cour ornementale entourée de murs de briques, les deux côtés décorés de bas-reliefs en terre cuite symétriques. De la cour au sanctuaire, il y a une rangée de trois tables en pierre, où les pèlerins préparent des cadeaux et brûlent de l'encens avant d'aller prier. La pagode dispose d’une cloche en bronze coulée en 1892.
Une autre caractéristique impressionnante du site, ce sont ses dizaines de bâtons d'encens en forme de cônes rouges suspendus au plafond.
"La pagode a un festival de la lumière organisé tous les 10 ans où l'on pense que la personne qui possédera la lanterne aura de la chance et du succès", révèle Mme Thanh Hà.
Si vous voyagez à Cân Tho, il faut absolument vous rendre à la pagode Ông, pour mieux comprendre la culture de l’ethnie Hoa et admirer un monument reconnu patrimoine architectural et artistique national en 1993.