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OMC à Bali : l'Union européenne reste "confiante"

Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, s'est déclaré "confiant", le 5 décembre dans une interview, dans la possibilité d'un accord à la ministérielle de l'OMC, disant avoir noté une "évolution" dans la position de l'Inde.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono (droite) frappe le gong balinais traditionnel, à côté du directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo (2e gauche), le 3 décembre à Nusa Dua, à Bali

"Il y a eu une évolution de la position indienne", a déclaré le commissaire, au lendemain 6 décembre du refus de New Delhi d'accepter un compromis sur les subventions agricoles.

Le refus indien rend encore plus incertaine la possibilité d'aboutir à un accord à la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se tient sur l'île indonésienne de Bali.

"Mais il est difficile de dire ce que l'évolution de la position indienne peut signifier", a cependant ajouté M. De Gucht. "Il est difficile de négocier avec quelqu'un qui ne dit pas réellement ce qu'il veut".

Interrogé sur une possible prolongation de la réunion ministérielle, le commissaire a répondu que cela n'était pas envisagé. "La réunion se terminera vendredi après-midi 6 décembre, qu'il y ait un accord ou pas. Mais je reste positif. Je reste confiant", a-t-il déclaré.

L'Inde, à la tête des 46 pays en développement du G33, demande de pouvoir accroître ses subventions aux produits agricoles afin d'aider les agriculteurs et nourrir à bas prix les plus pauvres, mais cela est actuellement sévèrement limité par l'OMC, car considéré comme une forme de dumping.

Les États-Unis, fervents opposants, ont proposé un compromis qui consisterait à offrir une "clause de paix" de quatre ans, selon laquelle aucune sanction ne serait recherchée contre les pays qui dépassent le plafond de subventions pour un programme de sécurité alimentaire.

Mais le ministre indien du Commerce, Anand Sharma, a le 4 décembre sèchement rejeté ce compromis, disant préférer qu'une telle exemption soit en vigueur "jusqu'à ce qu'une solution permanente négociée soit convenue" et non pour quatre ans seulement.

"Pour l'Inde, la sécurité alimentaire n'est pas négociable", avait tranché le ministre sur un ton étonnamment direct, assurant qu'il s'agissait de "la décision définitive" de New Delhi.

Pour tenter de débloquer la situation, le président indien Susilo Bambang Yudhoyono, hôte de la réunion, va appeler le Premier ministre indien Manmohan Singh, a-t-on appris de source officielle sans plus de précisions.

Le ministre indien du Commerce, Anand Sharma, lors de la conférence de l'OMC à Bali, le 4 décembre

L'Indonésie fait partie du G33 et réclame également l'abolition du plafond pour les subventions agricoles à des fins de sécurité alimentaire. Mais Jakarta exhorte New Delhi à faire preuve de flexibilité afin de sauver un accord à Bali, dont le sort même de l'OMC dépend.

La ministérielle, souvent qualifiée de "réunion de la dernière chance", tente d'arracher un accord sur le "paquet de Bali" qui concerne moins de 10% des ambitions affichées à Doha : l'agriculture, l'aide au développement et la facilitation des échanges (en réduisant en particulier la bureaucratie aux frontières).

Mais beaucoup doutent que même ce "Doha light" puisse voir le jour, en particulier après l'échec de pré-négociations à Genève à aboutir à une ébauche d'entente sur laquelle les ministres des 159 États membres auraient pu plancher à Bali.

AFP/VNA/CVN

 

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