>>Journée mondiale des océans : l'ONU demande aux États de les protéger
"Nous demandons beaucoup trop à l'océan en lui demandant de s'adapter à nous", a lancé le président américain. "Nous ne pouvons protéger véritablement notre planète sans le protéger".
Évoquant, entre autres, les pratiques de pêche non-durables, il a insisté sur l'impérieuse nécessité de rendre l'océan plus résistant au changement climatique, qui a profondément modifié la vie sous-marine.
Le président américain Barack Obama lors de son intervention au sommet "2016 Our Ocean Conference", le 15 septembre à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nos océans nous nourrissent, nous protègent, régulent notre climat", a-t-il martelé lors d'un sommet ("2016 Our Ocean Conference") rassemblant quelque 90 pays, des scientifiques et des ONG.
Depuis son arrivée au pouvoir il y a près de huit ans, le président américain M. Obama a davantage protégé d'espaces, sur terre et en mer, qu'aucun de ses prédécesseurs. Il a pour ce faire eu recours à l'Antiquities Act, loi signée en 1906 par Theodore Roosevelt, ardent défenseur de la protection des ressources naturelles.
Évoquant le rôle primordial des océans pour "notre économie, notre politique étrangère, notre sécurité nationale mais aussi pour ce que nous sommes", le président américain, qui s'apprête, à 55 ans, à quitter le pouvoir, a souligné combien ce sujet était pour lui personnel.
"J'ai grandi à Hawaii, l'océan est magnifique est là-bas. L'idée que l'océan avec lequel j'ai grandi n'est pas quelque chose que je peux transmettre à mes enfants et petits-enfants est inacceptable, inimaginable".
La nouvelle réserve annoncée jeudi 15 septembre, située au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre, est la première créée dans l'Atlantique par un président américain.
Elle s'étendra sur quelque 12.700 km² et permettra en particulier de protéger plusieurs espèces de baleines et de tortues de mer ainsi que des coraux en eau profonde, selon la Maison Blanche.
Surveiller les chalutiers industriels
La zone a fait l'objet de multiples explorations scientifiques qui ont permis de découvrir trois canyons sous-marins plus profonds que le Grand Canyon (Arizona) ainsi que quatre montagnes sous-marines qui forment un refuge précieux pour de nombreuses espèces rares et menacées.
La pêche industrielle y sera interdite même si une période de transition de sept ans est prévue pour le crabe et le homard.
Près d'un tiers des stocks de poissons marins sur la planète sont soumis à la surpêche, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Selon la Commission Océan Mondial, organisme indépendant, la pêche illégale représente environ un cinquième du tonnage mondial.
À l'occasion de ce sommet sur les océans, le Royaume-Uni a de son côté annoncé son intention de doubler dans ses territoires d'outre-mer la superficie des aires marines protégées, pour que leur total atteigne quelque 4 millions de km².
Les îles de Pitcairn (Pacifique), Sainte-Hélène (Atlantique sud) et de l'Ascension (Atlantique) figurent parmi les territoires concernés.
Il y a moins d'un mois, M. Obama, qui soigne son bilan environnemental à l'approche de son départ, a annoncé la création de la plus grande réserve naturelle marine du monde autour de l'archipel d'Hawaï.
Cette aire protégée géante (deux foois la tailel du Texas) désormais interdite à la pêche industrielle, abrite quelque 7.000 espèces marines, parmi lesquelles les baleines bleues, les albatros à queue courte, les tortues ou les phoques moines endémiques de Hawaï. Elle couvre 1,51 million de km² sur une large portion du Pacifique.
L'acteur et militant écologiste Leonardo DiCaprio a de son côté présenté jeudi un programme en ligne gratuit proposé par les ONG Oceana et SkyTruth, en collaboration avec le géant internet Google, qui offre la possibilité à tout un chacun de surveiller les activités des chalutiers industriels dans le monde quasiment en temps réel.
Selon ses initiateurs, cette application interactive pourrait contribuer à protéger les stocks halieutiques des océans menacés par la surpêche, les prises illégales et la destruction de l'habitat des espèces de poissons et crustacés. "Global Fishing Watch" permet déjà de voir les activités de pêche de 35.000 chalutiers sur un total estimé de 1,3 million dans le monde.