>>Obama attendu au Kenya, la patrie de ses ancêtres
Depuis l'arrivée du président le soir du 24 juillet, sa première visite dans le pays de son père depuis qu'il est à la Maison-Blanche, la capitale kényane a été placée sous très haute sécurité : des parties entières de la ville sont interdites à la circulation et l'espace aérien, fermé lors de l'atterrissage de M. Obama, le sera également lors de son départ le soir du 26 juillet pour l'Éthiopie voisine.
Barack Obama (gauche) accueilli par son homologue kenyan Uhuru Kenyatta à son arrivée le 24 juillet 2015 à l'aéroport international de Nairobi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les shebab, un groupe islamiste radical somalien affilié à Al-Qaïda et qui recrute aussi au Kenya, constituent la principale menace. Ils ont perpétré au Kenya des attaques de grande ampleur, dont la tuerie du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (67 morts) et, plus récemment, en avril, le massacre à l'université de Garissa (Nord-Est) qui a coûté la vie à 148 personnes, essentiellement des étudiants.
La lutte contre le terrorisme sera un des principaux sujets que Barack Obama abordera lors de ses entretiens avec M. Kenyatta, après avoir prononcé un discours lors du sommet mondial sur l'entrepreneuriat, un événement qui pourrait être une "cible pour les terroristes" selon l'ambassade américaine à Nairobi. Nairobi avait été en 1998 le théâtre d'un attentat meurtrier d'Al-Qaïda contre l'ambassade américaine, faisant 224 morts. Le président Obama doit se rendre dans la journée au mémorial érigé en mémoire des victimes dans le centre de Nairobi.
Dans le domaine sécuritaire, les États-Unis sont un partenaire important du Kenya qui a engagé des troupes en Somalie au sein de la force de l'Union Africaine (Amisom), une région où les drones américains mènent régulièrement des frappes, dont l'une a tué en septembre dernier celui qui était alors le chef des shebab, Ahmed Abdi Godane.
Dîner en famille
À son arrivée le soir du 24 juillet, M. Obama, qui effectue ce voyage sans son épouse Michelle, a été accueilli par son homologue kényan Uhuru Kenyatta au pied de l'avion présidentiel Air Force One.
C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend au Kenya. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La demi-sœur du président, Auma Obama, était également présente sur le tarmac de l'aéroport et est montée avec lui dans "la Bête", la limousine présidentielle ultra-protégée, pour rejoindre un hôtel du centre-ville où le président américain a dîné avec des membres de sa famille kényane.
C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend au Kenya et le pays a déployé plus de 10.000 policiers dans la capitale. "Je suis fier d'être le premier président américain à visiter le Kenya. Je suis content de voir ma famille et de parler avec les jeunes kényans à propos de l'avenir", a twitté le président sur son compte officiel le soir du 24 juillet, quelques heures après son arrivée.
La visite du président Obama, né à Hawaï d'une mère américaine et d'un père kényan, a longtemps été empêchée par l'inculpation du président Kenyatta devant la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans des violences postélectorales fin 2007-début 2008. Mais ces poursuites ont été abandonnées en décembre, faute de preuves suffisantes.
M. Kenyatta a affirmé que son vice-président, William Ruto, lui-même toujours poursuivi par la CPI pour crimes contre l'Humanité, serait présent lors des réunions du gouvernement avec Barack Obama. Le vice-président n'était cependant pas à l'aéroport pour accueillir le président américain.
Les droits des homosexuels devraient être abordés pendant la visite, bien que le président kényan ait assuré que la question était "un non-sujet" dans son pays et qu'elle ne serait pas officiellement "au programme" des discussions avec M. Obama.
Interrogé par la BBC avant de quitter Washington pour le Kenya, Barack Obama a néanmoins rappelé qu'il était lui-même opposé aux "discriminations et aux persécutions de quiconque sur la base de sa race, de sa religion, ou de ses préférences sexuelles".
Le 26 juillet, M. Obama rencontrera des membres de la société civile kényane qui déplorent des restrictions croissantes des libertés dans le pays. Il ne devrait pas se rendre à Kogelo, dans l'Ouest du Kenya, sur la tombe de son père, qu'il n'a "jamais vraiment" connu. Barack Obama Sr, un économiste kényan qui travaillait au Trésor public a quitté le foyer familial et les États-Unis lorsque son fils avait 2 ans et demi et est mort en 1982, dans un accident de voiture, à l'âge de 46 ans.