La France remet un plan en 9 points au président afghan Hamid Karzaï

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a annoncé le 16 novembre au Sénat que la France avait remis au président afghan Hamid Karzaï "un plan en 9 points" pour améliorer la gouvernance de son pays.

"Nous avons développé et remis à M. Karzaï (un) plan en 9 points de la France", a déclaré M. Kouchner lors d'un débat sur l'Afghanistan organisé au Sénat à la demande des partis socialiste et communiste.

Le chef de la diplomatie a précisé que ce plan comportait "l'idée d'un secrétariat d'État du gouvernement" afghan qui aurait pour tâche, en l'absence de la fonction de Premier ministre, de veiller à la réalisation de ses "engagements".

Les financements accordés à l'Afghanistan seraient programmés "en fonction des progrès (réalisés) sur les 9 points" du plan, a-t-il précisé, évoquant des questions comme "la gouvernance ou l'irrigation".

Il y a une semaine, Bernard Kouchner avait indiqué que la France travaillait avec les États-Unis à la rédaction d'un document pouvant servir de feuille de route pour la nouvelle présidence Karzaï.

Paris et Washington se plaignent régulièrement de la corruption en Afghanistan, où 90% de l'aide internationale n'arrivent pas sur le terrain, selon Bernard Kouchner.

Une cérémonie d'investiture pour M. Karzaï, récemment reconduit pour un second mandat, est prévue le 19 novembre à Kaboul en présence de Bernard Kouchner, en déplacement en Afghanistan jusqu'au 20 novembre inclus.

Après d'intenses pressions de la communauté internationale pour mettre un terme à la corruption, le gouvernement afghan a annoncé le 16 novembre la mise en place d'une unité spécialisée dans la lutte contre ce fléau. Ce département composé de policiers et de membres des services de renseignement travaillera en coordination avec le ministère de la Justice et la Cour suprême afghane, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Mohammad Hanif Atmar, au cours d'une conférence de presse à Kaboul.

"Nous faisons aujourd'hui un pas de géant en annonçant la création de cette force déterminante au sein de la police criminelle", a-t-il assuré, précisant que la nouvelle unité bénéficie du soutien du FBI, la police fédérale américaine, de Scotland Yard en Grande-Bretagne et d'EUPOL, la mission de police de l'Union européenne en Afghanistan, chargée essentiellement de la formation des policiers afghans.

"Le président Karzaï a décidé de consacrer les 5 années de son nouveau mandat à combattre la corruption, c'est sa priorité", a souligné le ministre de l'Intérieur. "L'unité des crimes graves" enquêtera sur les cas de corruption, les enlèvements et la criminalité organisée.

Cette annonce intervient alors que la réélection du président Karzaï, dans un contexte de fraudes massives lors du scrutin présidentiel du 20 août, a déclenché les foudres des principaux pourvoyeurs de troupes au sein des forces internationales qui combattent l'insurrection des talibans et des principaux bailleurs de fonds de l'Afghanistan.

"La corruption n'est pas une question qui pose problème entre les autorités afghanes et la communauté internationale, c'est une question entre les institutions afghanes et le peuple afghan", a jugé l'ambassadeur britannique, Mark Sedwill, lors de la conférence de presse.

Pour sa part, l'ambassadeur américain Karl Eikenberry a estimé que "combattre la corruption est une question de volonté et d'intégrité. Les institutions doivent être au service de la population et non des intérêts particuliers".

"Au cours des 6 derniers mois, plus de 100 policiers qui pillaient les biens de la nation ont été arrêtés et con-damnés, dont plusieurs généraux et hauts responsables", a-t-il d'ailleurs annoncé.

AFP/VNA/CVN

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