Les deux parties poursuivent les discussions en vue d'une coopération dans le domaine du nucléaire civil. La visite de M. Singh, arrivé le 24 octobreà Tokyo, répond au désir du Japon de développer des relations fortes avec l'Inde afin de contrebalancer l'influence grandissante de la Chine en Asie.
À l'issue de leur entretien, les deux dirigeants ont exprimé leur intention conjointe de "renforcer et développer le partenariat stratégique et global dans les dix prochaines années", et d'instaurer un dialogue au niveau des ministres.
Ils ont annoncé la fin des négociations sur un accord de libre-échange, qui devrait être signé au début de l'an prochain, avec pour objectif de réduire les taxes sur 94% de leurs échanges au cours des dix prochaines années.
Cet accord va profiter notamment aux constructeurs d'automobiles japonais, comme Suzuki qui a ouvert plusieurs usines en Inde, grâce à l'abaissement des droits de douane sur les pièces détachées. Il va également permettre aux médicaments génériques indiens d'accéder au Japon et à sa population vieillissante.
Lors de leur entretien, les deux dirigeants sont également convenus de coopérer dans le retour de la paix en Afghanistan, la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité, la réforme des Nations unies et la libéralisation du commerce, selon un communiqué conjoint.
En revanche, l'accord de coopération dans le domaine nucléaire civil, réclamé de longue date par New Delhi, risque d'être retardé d'au moins plusieurs mois. Le Japon se montre réticent à cause du refus de l'Inde, puissance nucléaire depuis 1998, de signer le traité de non-prolifération (TNP).
Les négociations ont débuté en juin dernier afin de permettre l'exportation de technologies et de matériels nucléaires civils japonais vers la troisième puissance économique asiatique.
Les deux Premiers ministres ont simplement "exprimé le souhait d'une conclusion au plus vite (des discussions), en accord avec les souhaits des deux parties".
New Delhi a déjà conclu des accords de coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire avec les États-Unis, la France, la Russie et le Canada.
Pour soutenir la vigoureuse croissance de son économie, l'Inde envisage de se doter d'un parc de centrales atomiques d'une capacité de 60.000 mégawatts dans les 15 prochaines années, pour un montant total évalué à quelque 100 milliards d'euros.
Le Japon est à la recherche de nouveaux marchés pour entretenir sa croissance économique.
Le Premier ministre indien devait partir hier pour la Malaisie et se rendra ensuite au Vietnam où il participera à un Sommet des dirigeants d'Asie.
AFP/VNA/CVN