Nouvelles violences meurtrières entre Israéliens et Palestiniens

De nouvelles violences ont secoué le 6 novembre la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée, où deux Palestiniens ont été tués et trois Israéliens blessés par balles, un regain de tension qui intervient peu avant une visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington.

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Depuis début octobre, la grande majorité des attaques menées contre des Israéliens ont été le fait de Palestiniens isolés armés de couteaux. Mais le 6 novembre, trois Israéliens ont été atteints par des balles dans le secteur d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée.

Des Palestiniens lancent des pierres lors d'affrontements avec l'armée israélienne dans la ville de Al-Bireh près de la colonie israélienne Psagot, qui jouxte Ramallah, le 6 novembre.

Ces tirs --qui ne sont pas les premiers depuis le début de la spirale actuelle des violences-- font craindre que la confrontation actuelle entre Israéliens et Palestiniens ne franchisse un nouveau palier, celui de la militarisation d'un mouvement qui fait redouter une Intifada, un nouveau soulèvement palestinien.

Hébron, la plus grande ville de Cisjordanie, renferme en son cœur historique le Tombeau des patriarches, lieu saint physiquement divisé entre juifs et musulmans et point névralgique du conflit entre les 500 colons barricadés au beau milieu de 200.000 Palestiniens, interdits de nombreuses zones de la ville, patrouillées par l'armée et les colons.

Le 6 novembre, des milliers de juifs s'y sont rendus en pèlerinage. C'est au cours de cet événement au site sacré où reposent selon la tradition Abraham, Sarah et d'autres figures bibliques que deux adolescents israéliens ont été blessés par les tirs d'assaillants non identifiés, selon l'armée israélienne. Un peu plus tard, un troisième Israélien a été grièvement touché par des tirs près d'un village du sud d'Hébron, de même source.

Plus tôt dans la journée, dans ce même secteur d'Hébron, une Palestinienne de 72 ans a été tuée par balles par l'armée israélienne qui l'accuse d'avoir mené une attaque à la voiture bélier. Des sources médicales palestiniennes l'ont identifiée comme Tharwat Chaaraoui et indiqué qu'elle conduisait sous une forte pluie à ce moment-là, laissant entendre qu'elle n'avait pas intentionnellement dirigé sa voiture vers les soldats.

Au nord de Jérusalem, un Palestinien a grièvement blessé à coups de couteau un Israélien dans une colonie avant de prendre la fuite, selon l'armée.

Depuis début octobre, dans les Territoires occupés et en Israël, heurts et attaques ont fait 73 morts côté palestinien --dont un Arabe Israélien-- et neuf côté israélien. Une grande majorité des Palestiniens tués l'ont été parce qu'ils projetaient ou menaient des attaques selon les autorités israéliennes.

Une vague de violences

Un des deux adolescents blessés à Hébron arrive à l'hôpital Shaare Zedek de Jérusalem, le 6 novembre.

Depuis le début de cette vague de violences, l'ensemble des mouvements palestiniens appellent chaque vendredi à des manifestations à travers la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui dégénèrent invariablement en heurts avec les forces israéliennes.

Ces affrontements ont fait un nouveau mort le 6 novembre : un Gazaoui de 23 ans, mortellement touché par des tirs de soldats israéliens depuis l'autre côté de la frontière. Trente autres Gazaouis ont été blessés par des balles réelles en divers endroits de l'enclave sous blocus.

L'armée israélienne a dit avoir tué un Palestinien dans la zone tampon qu'elle maintient sur plusieurs centaines de mètres à l'intérieur de Gaza. Elle a affirmé que ses soldats avaient "procédé à des tirs de sommation puis, alors que les suspects poursuivaient leur attaque, ont tiré vers le principal instigateur et l'ont touché".

Des heurts ont également éclaté à Hébron, faisant 15 blessés, et à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, entre soldats israéliens et jeunes lanceurs de pierres palestiniens.

C'est dans ce climat de violences que M. Netanyahu doit rencontrer le 9 novembre le président américain Barack Obama, avec lequel il entretient des relations tendues.

La communauté internationale, ONU en tête, multiplie les appels à la retenue et au retour aux négociations, exhortant Palestiniens et Israéliens à faire cesser l'effusion de sang.


AFP/VNA/CVN

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