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"Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n'est pas du tout une suspension de Schengen (...) qui prévoit dans un de ses articles la possibilité pour des États de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21", a annoncé le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "La France va fermer ses frontières pendant quelques semaines (...) comme cela a été le cas dans d'autres pays au moment de l'organisation de la conférence climat", notamment au Danemark en 2009 ou en Pologne en 2013, a souligné Bernard Cazeneuve.
Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 5 novembre à Troyes. |
Ces contrôles, dont la France a informé ses partenaires mi-octobre, seront rétablis du 13 novembre au 13 décembre, a précisé le ministère de l'Intérieur, selon lequel il ne s'agit en aucun cas d'une "fermeture" des frontières. Ils s'effectueront sur les points de passage routiers, ferroviaires, maritimes et aériens. La COP 21, qui rassemblera des dizaines de chefs d'État et de gouvernement et des milliers de délégués et journalistes, se tiendra du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, au nord de Paris. La France a déjà temporairement rétabli de tels contrôles lors de sommets du G8 ou pour celui de l'Otan à Strasbourg en 2009.
"Un aveu"
"C'est une bonne chose, bien sûr", a réagi sur LCP Frédéric Péchenard, directeur général du Parti Les Républicains et ex-patron de la police nationale. "Quand il y a un événement de cette ampleur, il faut évidemment protéger." "Cette annonce est un aveu qui démontre que les frontières sont utiles pour lutter contre les problèmes qui accablent le France du fait de la libre circulation, de l'Union européenne et de Schengen, à savoir en particulier le terrorisme et la crise migratoire", juge pour sa part la présidente du Front national Marine Le Pen dans un communiqué, où elle réclame "un rétablissement pérenne de nos frontières nationales", via la sortie de l'espace Schengen.
L'espace Schengen est une zone de libre circulation où les contrôles aux frontières ont été abolis pour les voyageurs, sauf dans des circonstances exceptionnelles. |
Photo : CTV/CVN |
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, demande lui aussi "au gouvernement de suspendre les accords Schengen bien au-delà de cette période" pour "maîtriser l'afflux de migrants et prévenir tout risque terroriste". Mais M. Cazeneuve a réfuté tout lien avec la crise des réfugiés: "Ce n'est parce que nous allons suspendre pendant quelques semaines la libre circulation (...) que nous nous engageons dans un chemin qui consisterait, face à une crise migratoire majeure, à remettre en cause les principes de Schengen".
"Ce qu'il faut rendre étanche, ou en tout cas davantage contrôler, c'est les frontières extérieures de l'Union européenne, si nous ne sommes pas capables de contrôler, nous ne serons pas capables d'accueillir durablement ceux qui relèvent du statut de réfugié en Europe et il n'y aura bientôt plus de capacité de maintenir la libre circulation", a-t-il expliqué.
L'espace Schengen, l'un des acquis les plus concrets de l'UE, est une zone de libre circulation où les contrôles aux frontières ont été abolis pour les voyageurs, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Il inclut actuellement 26 pays européens : 22 membres de l'UE (Bulgarie, Roumanie, Chypre, Croatie, Irlande et Royaume-Uni n'en font pas partie) et quatre non-membres (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse).
AFP/VNA/CVN