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Au cours de sa carrière, la docteure Ramos a participé à de nombreuses missions internationales. |
Photo : CTV/CVN |
À 07h00, la docteure Ramos commence son travail à l’Hôpital de l’amitié Vietnam - Cuba, dans la province de Quang Binh (Centre). Construit en 1974 sur le souhait du président cubain Fidel Castro, cet hôpital est devenu l’un des symboles des relations fraternelles entre les deux pays.
“Le système de santé vietnamien est vraiment différent de celui de Cuba”, partage la femme de 53 ans. Avant d’ajouter : “Dans mon pays natal, les experts en maladies infectieuses infantiles comme moi ne peuvent traiter que les maladies infectieuses. Cependant, au Vietnam, ils doivent considérer tous les signes d’une maladie, des maladies infectieuses aux autres symptômes apparentés”.
“Cela m’a aidée à m’améliorer et à devenir un médecin plus complet. Pour moi, le Vietnam représente la croissance et la maturité”, souligne-t-elle.
Ses journées commencent toujours par des rencontres avec les médecins et les infirmières du service de pédiatrie pour discuter et échanger sur les modalités de prise en charge des cas avant d’effectuer des bilans de santé et de faire le point sur la situation des patients.
Dévouement
La docteure Ramos (debout) lors d’une réunion avec ses collègues vietnamiens. |
Photo : CTV/CVN |
La docteure Ramos a consigné un certain nombre de cas dans ses carnets. L’un d’eux est un garçon de cinq ans, Nguyên Kiên An, hospitalisé depuis quelques jours à cause de la dengue.
Ce jeune patient souffre d’une maladie cardiaque congénitale préexistante. Dans le passé, il a subi une intervention chirurgicale, nécessitant des anticoagulants réguliers. Ses antécédents médicaux ont poussé la docteure Ramos à le garder sous étroite surveillance.
Le secret de la docteure Ramos pour séduire les jeunes patients, c’est sa générosité. |
Photo : CTV/CVN |
“La docteure rend visite aux patients au moins quatre à cinq fois par jour. Elle pose des questions très détaillées sur les symptômes de mon fils et vérifie fréquemment son état”, se félicite son père Nguyên Van Bông.
Avec tous les patients, ce médecin “étranger” est toujours enthousiaste et aux petits soins pour eux. La barrière de la langue peut causer des difficultés, mais elle trouve toujours un moyen de faciliter les choses.
“Je parle anglais, donc il est facile pour moi de communiquer avec elle. Mais pour d’autres familles, si aucun interprète ou médecin vietnamien n’est disponible, elle utilise une application de traduction sur son téléphone pour expliquer la maladie aux patients et à leurs proches”, informe M. Bông.
Malgré la barrière de la langue, les enfants ont beaucoup d’affection pour elle. Son secret pour les séduire, c’est sa générosité. Beaucoup d’entre eux étaient timides, voire irrités lors de leur première rencontre avec la docteure Ramos, mais après plusieurs visites, ils sont devenus plus à l’aise et ont commencé à avoir confiance en elle.
La docteure Ramos soigne une petite patiente. |
Photo : CTV/CVN |
“Grâce à mes soins, les enfants deviennent plus familiers et ils viennent parfois m’attendre à la porte de la salle de traitement. Ils me parlent en anglais et me donnent même des bonbons. La chose la plus importante est que j’aime les enfants, donc je suis heureuse de travailler ici”, exprime la docteure.
Avant de venir au Vietnam, elle a longtemps étudié et travaillé à Cuba et dans d’autres pays. Elle a réussi à concilier ses études, son travail et l’éducation de son fils, qui suit lui aussi une carrière médicale.
Au cours de sa carrière, Mme Ramos a participé à de nombreuses tâches au niveau national, notamment dans les zones de quarantaine lors de la pandémie H1N1 en 1988 et dans diverses épidémies de dengue à La Havane.
L’un des moments les plus mémorables de son séjour au Vietnam a été le début de la pandémie de COVID-19.
Comme de nombreux autres hôpitaux, l’Hôpital de l’amitié Vietnam - Cuba a dû faire face à des journées de haute pression.
La docteure Ramos discute avec Nguyên Van Bông de l’état de santé de son fils. |
Photo : CTV/CVN |
Mme Ramos s’est sentie chanceuse que le Vietnam ait si bien réussi à contrôler la pandémie, mais elle n’oubliera jamais l’anxiété et les défis que cela a apportés à tous les médecins.
Lorsqu’il y a eu un cas positif, les médecins et les familles des patients ont dû vivre ensemble dans les zones de quarantaine pendant 21 jours, ce qui fut extrêmement stressant. “Cette période fut particulièrement tendue. Heureusement, tout s’est bien passé et personne n’a eu de forme grave”, se souvient-elle.
Après quatre ans, le Vietnam lui est devenu de plus en plus familier. “Au fil du temps, j’ai commencé à admirer et à aimer Quang Binh et les gens d’ici. J’ai beaucoup d’amis vietnamiens joyeux et amicaux. J’ai aussi eu l’occasion d’en apprendre davantage sur de belles traditions. La beauté de la ville m’a laissé une impression durable. Les gens qui travaillent avec persévérance à la reconstruction et au développement de l’économie m’ont rempli d’un sentiment d’honneur d’être ici”, fait savoir la docteure.
“Je veux +tout+ ramener du Vietnam à mon retour chez moi, non seulement à propos de son travail, mais aussi de bons souvenirs, la persévérance, le travail acharné du peuple vietnamien, les plats uniques, la belle nature... Le Vietnam est la plus belle mission que j’ai accomplie”, souligne-t-elle. Elle prévoit de continuer à travailler au Vietnam pendant encore deux ans avant de se rendre au Panama, en Amérique centrale, pour approfondir ses connaissances sur les maladies infectieuses.
Coopération
Le docteur Nguyên Duc Cuong, directeur de l’Hôpital de l’amitié Vietnam - Cuba, ne tarit pas d’éloge envers les médecins cubains comme la docteure Ramos pour leur diligence et leur style de travail responsable. “Ils sont également très amicaux et participent aux réunions dans la vie normale. Tous disent qu’ils considèrent le Vietnam comme leur seconde patrie et souhaitent continuer à travailler ici”, estime-t-il.
La docteure prépare un dîner tardif. |
Photo : CTV/CVN |
La mission de la docteure Ramos fait partie d’un programme de coopération et d’échange entre les ministères de la Santé des deux pays qui, jusqu’à présent, a vu sept médecins travailler au Vietnam depuis avril 2018. Ils sont experts dans divers domaines tels que la cardiologie interventionnelle, la neurochirurgie, la traumatologie orthopédique, l’oncologie, la pédiatrie et l’endoscopie gastro-intestinale. Quatre ont terminé leur travail au Vietnam et sont retournés dans leur pays natal, tandis que trois sont encore en mission.
Depuis l’inauguration de l’Hôpital de l’amitié Vietnam - Cuba en 1974, la coopération entre les deux pays a été constamment maintenue.
Huong Linh/CVN