Nouvelle stratégie de croissance pour la riziculture

Le Vietnam est, avec la Thaïlande et l’Inde, l’un des trois premiers exportateurs mondiaux de riz. Mais la concurrence fait rage sur le marché avec la présence croissante de nouveaux acteurs comme le Pakistan, le Cambodge et le Myanmar.

Les exportations de riz, un produit majeur du Vietnam, ont fortement baissé. Fin 2013, le pays avait exporté 6,61 millions de tonnes pour 2,95 milliards de dollars, soit un recul en un an de 17,4% en volume et de 19,7% en montant.

L’objectif de 2014 est d’exporter 7 millions de tonnes de riz.

Cette année, le Vietnam s’est fixé pour objectif d’en exporter 7 millions de tonnes, et, dès ce premier trimestre, il en a expédié 1,2 million de tonnes pour 530 millions de dollars, ce qui correspond à une baisse en variation annuelle de 15,4% en volume et de 17% en montant.

Les moins belles perspectives prévues pour 2014 se confirment compte tenu de la nouvelle concurrence que le Vietnam affronte de plus en plus en raison de la présence croissante de l’Inde, du Myanmar, du Pakistan et du Cambodge sur le marché mondial. La Thaïlande reste le premier concurrent du Vietnam en termes d’exportation de riz, et ce d’autant plus cette année alors qu’elle a annoncé une vente massive du riz de ses réserves nationales, selon Nguyên Hùng Linh, président de l’Association des producteurs de vivres du Vietnam (VFA).

Ce premier trimestre, elle en a exporté plus de 2 millions de tonnes et, d’ici fin 2014, ce volume devrait atteindre les 8,5 millions de tonnes. Selon Nguyên Hùng Linh, l’exportation du riz vietnamien connaît des difficultés aux Philippines, un de ses marchés traditionnels, parce que la Thaïlande renforce ses exportations tout en appliquant des tarifs moindres. Sur ses autres marchés principaux, les exportations diminuent fortement depuis le début de l’année, de 60% avec l’Afrique et de 50% avec les États-Unis.

Dans le pays, le cours du riz n’est pas encore stable en raison de la récolte qui bat son plein en mars et avril. Le delta du Mékong, le plus grand grenier à riz du Vietnam, devrait faire une bonne récolte cette année. Le rendement est très élevé, mais les agriculteurs ne sont pas satisfaits pour autant, car soumis au diktat «bonne récolte, mauvais prix».

Pour éviter ce scénario et soutenir les riziculteurs, le gouvernement a même été jusqu’à stocker près d’un million de tonnes de riz en mars dernier, mais cela n’a pas été suffisant pour éviter une chute du prix du paddy. La problématique «bonne récolte baisse des cours», qui concerne d’abord les riziculteurs, doit réellement être réglée dans le delta du Mékong. Il est essentiel de nous doter d’une politique de maintien de la stabilité des cours du riz du début à la fin des récoltes.

Les grandes exploitations

Il va sans dire qu’une stratégie s’impose afin de garantir le développement pérenne et stable de la riziculture nationale. Notons qu’une restructuration agricole est déjà en marche mais que les améliorations majeures restent à entreprendre. Il conviendra notamment de changer les cultures, d’appliquer les progrès scientifiques et technologiques pour créer de nouvelles variétés de riz de rendement supérieur et de meilleure qualité.

L’expérience dégagée des expérimentations menées ces dernières années dicte le développement de culture de plus grande superficie. La création de grandes exploitations est cruciale désormais si l’on veut développer durablement l’agriculture nationale, car seul un tel modèle permet de rationaliser et de réduire les coûts de revient, ainsi que de relever rendement et qualité du riz. Au final, la valeur économique du riz vietnamien augmentera, ce qui permettra de labelliser le produit et d’acquérir une bonne image de marque sur le marché mondial, le tout concourant naturellement à l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs.

Selon le Professeur Vo Tong Xuân, le modèle de grandes exploitations aboutit à de meilleurs résultats en termes de production comme de commercialisation, plus encore en cas de collaboration entre l’État, les scientifiques, les entreprises et les riziculteurs. Celle-ci a d’ores et déjà été instaurée : les entreprises sont chargées de fournir les variétés, les engrais et les machines en vue d’industrialiser la production. Elles se sont également engagées à leur acheter cette dernière à des prix convenables.

Enfin, pour renforcer les exportations, les efforts continuent de porter majoritairement sur le maintien des marchés traditionnels comme les Philippines, la Malaisie, l’Indonésie et Cuba, et sur l’exploitation de nouveaux telle la Chine, Hongkong (Chine), l’Afrique et la République de Corée, selon le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Trân Tuân Anh.

Thê Linh/CVN

 

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