Nouvelle semaine de perte pour Wall Street, préoccupée par les taux

La Bourse de New York a accusé vendredi 22 avril une nouvelle semaine dans le rouge, terminant sur une sévère perte, inquiète de l'attitude agressive de la Fed vis-à-vis de l'inflation qui pourrait ralentir l'économie.

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La façade du New York Stock Exchange.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a cédé 2,82% à 33.811,40 points, inscrivant sa plus mauvaise séance du mois. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 2,55% à 12.839,29 points et le S&P 500 a lâché 2,77% à 4.271,80 points.

Les cours ont continué de réagir aux propos plus bellicistes de Jerome Powell, président de la Banque centrale américaine (Fed), face à l'inflation. Le banquier central a dit jeudi 21 avril qu'une hausse des taux directeurs d'un demi-point de pourcentage "était sur la table" pour la prochaine réunion monétaire de début mai.

"Mauvaise journée aujourd'hui !", a résumé Peter Cardillo de Spartan Capital. "De toute évidence, les marchés appréhendent que les taux grimpent encore après ce qu'a dit Jerome Powell : la descente s'est amorcée jeudi et a accéléré vendredi", soulignait l'analyste.

Vendredi 22 avril signait la quatrième semaine négative de suite pour l'indice des valeurs vedettes et la troisième d'affilée pour le Nasdaq et le S&P 500. Les trente valeurs du Dow Jones étaient toutes dans le rouge. Les taux sur les bons du Trésor à 10 ans se maintenaient à 2,89%, après avoir frôlé la barre des 3% dans la nuit (2,96%).

Folie

Certains restaient optimistes pour la semaine suivante alors qu'une salve impressionnante de résultats d'entreprises est au programme avec Microsoft, Apple et Google (Alphabet) notamment.

Les onze secteurs du S&P ont conclu en baisse, avec les matériaux en premier lieu (-3,73%) suivi des services de santé, de communications et des banques. Le secteur énergétique a lâché plus de 2,40% dans le sillage d'un repli des prix du brut, plombés par les confinements en Chine liés au COVID-19.

Les grands noms de la tech, valeur de croissance par excellence qui sont très sensibles aux taux d'intérêt, ont fait grise mine comme Apple (-2,78%), Facebook (Meta, -2,11%) ou Google (-4,26%). Netflix, terriblement malmenée cette semaine après un déclin de ses abonnés, a encore lâché 1,24% à 215,52 dollars.

American Express a cédé 2,75% à 180,64 dollars malgré des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre 2022, profitant de la hausse des dépenses pour les voyages et les loisirs grâce à la reprise de l'activité dans de nombreux pays.

La marque d'habillement Gap a plongé de presque 18% à 11,72 dollars alors que ses prévisions de résultats trimestriels ont été abaissées et que la directrice de sa filiale Old Navy a annoncé son départ.

Snap, maison mère du réseau social Snapchat, est monté de 1,16% à 20,76 dollars. Si les ventes publicitaires du réseau social ont chuté au premier trimestre, à cause de la crise russo-ukrainienne qui a découragé les dépenses des investisseurs, selon le groupe, le nombre d'usagers du service, très populaire chez les jeunes, a grimpé de 18% à 332 millions.

Twitter s'est redressé de 3,93% à 48,93 dollars après une semaine riche en nouveaux épisodes autour des velléités d'Elon Musk de racheter le réseau social. Le patron de Tesla semble déterminé à mettre la main sur le réseau de microblogs tandis que le conseil d'administration de Twitter a adopté une "pilule empoisonnée" pour l'en dissuader.

Rare trajectoire solidement positive, l'action du groupe américain de produits d'hygiène Kimberly-Clark a bondi de 8,13% à 138,51 dollars après avoir annoncé un bon résultat trimestriel doublé de prévisions en hausse pour les ventes de l'année.


AFP/VNA/CVN

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