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Les billets de dollar et de l'euro. |
Vers 19h50 GMT, la monnaie unique perdait 0,20% à 1,0831 USD pour un euro, après être monté plus tôt jusqu'à 1,0936 USD.
La devise commune à 19 pays européens avait initialement bénéficié de déclarations du vice-président de la BCE, Luis de Guindos, à l'agence Bloomberg, indiquant qu'une hausse de taux "en juillet (était) possible".
Lors d'une table ronde organisée en marge des assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI), la présidente de la BCE, Christine Lagarde, s'est montrée beaucoup plus prudente. Pour elle, l'inflation en zone euro, qui a atteint 7,4% sur un an en mars, selon l'estimation finale publiée jeudi, "doit être traitée de façon séquentielle, flexible et graduelle".
Alors que Luis de Guindos avait évoqué l'arrêt, par la BCE, des achats nets de titres de dette sur les marchés dès juillet, Christine Lagarde a expliqué que la décision pourrait intervenir plus tard au cours du troisième trimestre.
Une fois cette étape franchie, l'institution "évaluera si une hausse de taux est nécessaire et à quel moment", a dit la responsable. Les cambistes tablent actuellement sur trois hausses de taux d'ici la fin de l'année, soit 0,75 point de pourcentage au total.
Même si la BCE remonte son principal taux directeur à 0,75%, contre 0% actuellement, "cela reste assez nettement inférieur à ce que va faire la Fed", a souligné Juan Manuel Herrera, spécialiste du marché des changes chez Scotiabank.
Présent à la même table ronde jeudi, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que la possibilité d'une hausse d'un demi-point de pourcentage du taux directeur de la Réserve fédérale "(serait) sur la table lors de la réunion de mai" (les 3 et 4).
Ces déclarations ont fait bondir les taux obligataires américains, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans grimpant jusqu'à 2,95%, proche de son plus haut de trois ans et demi atteint mercredi 20 avril (2,97%).
Les taux canadiens ont également accéléré, les cambistes tablant également sur un relèvement d'un demi-point lors de la prochaine réunion de la Banque du Canada, le 1er juin. "Les gens se préparent vraiment à des hausses de taux agressives de plusieurs banques centrales, dont la Fed", a expliqué Juan Manuel Herrera.
AFP/VNA/CVN