>>Double revers cuisant pour l'EI en Syrie
>>Double offensive contre le groupe EI à Palmyre et Mossoul
Des membres des forces pro-gouvernementales syriennes aux abords de Palmyre, le 26 mars |
"Après de violents combats nocturnes, l'armée contrôle entièrement la ville de Palmyre, y compris le site antique et la partie résidentielle. Ils (les jihadistes) s'en sont retirés", a dit une source militaire dans cette ville du centre de la Syrie.
L'armée, soutenue par l'aviation et les forces spéciales russes ainsi que par le Hezbollah libanais, a lancé le 7 mars une offensive pour reprendre Palmyre à l'EI qui s'était emparé en mai 2015 de la ville et ses ruines antiques classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Il s'agit de la victoire la plus importante du régime face à l'EI depuis l'intervention fin septembre 2015 dans le conflit de la Russie, allié indéfectible du régime Assad.
"Si nous gagnons, ce serait la première grande défaite infligée par l’armée à Daech", avait indiqué la veille une source militaire, en utilisant un acronyme en arabe du groupe jihadiste qui contrôle toujours de vastes régions de la Syrie et de l'Irak voisin.
Au moins 400 jihadistes tués
D'après la source militaire, les combattants de l'EI "se sont repliés vers Sokhné (à l'est de Palmyre), Raqa et Deir Ezzor", leurs fiefs dans le Nord et l'Est de la Syrie.
"Les unités d'ingénierie de l'armée sont en train de désamorcer des dizaines de bombes et de mines à l'intérieur de la cité antique" qui contient des trésors détruits en partie par le groupe extrémiste, a-t-elle ajouté.
De la fumée s'élève au-dessus de la cité antique de Palmyre, en Syrie, le 25 mars 2016. |
Le secteur des ruines antiques était totalement désert la veille car personne n'ose s'y aventurer à cause des mines posées par les jihadistes et parce que le terrain est totalement à découvert et donc exposé à des tirs de snipers, selon le journaliste de l'AFP.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "au moins 400 jihadistes de l'EI ont été tués depuis le début de l'offensive".
"Il s'agit du bilan le plus lourd pour l'EI dans une seule bataille depuis son émergence" en plein conflit syrien en 2013, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire qui dispose d'un large réseau de sources à travers le pays.
"C'est une défaite symbolique pour l'EI semblable à celle de Kobané", la ville kurde d'où les jihadistes ont été chassés par les forces kurdes appuyées par l'aviation de la coalition menée par Washington.
"Perdre le grand désert"
Selon M. Abdel Rahmane, en perdant Palmyre, "l'EI perd automatiquement le grand désert syrien", et le régime Assad pourra avancer vers la frontière avec l'Irak, contrôlée en grande partie par les jihadistes.
En Irak, l'EI est aussi la cible d'une large offensive de l'armée irakienne qui cherche à reprendre son fief de Mossoul, la deuxième ville du pays située dans le Nord.
Les grandes puissances sont déterminées à en finir avec l'EI, un groupe ultraradical qui vient de revendiquer les attentats de Bruxelles qui ont fait mardi 31 morts et 340 blessés, quatre mois après avoir revendiqué ceux de Paris.
Responsable en outre d'atrocités dans les régions sous son contrôle et de vastes destructions du patrimoine, le groupe jihadiste a amputé Palmyre de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d'explosifs. Et en septembre, il a détruit plusieurs des tours funéraires de la cité, avant de réduire en poussière le célèbre Arc de triomphe, symbole de l'essor de cette ville vieille de plus de 2.000 ans.
Avant le début du conflit en Syrie en 2011, plus de 150.000 touristes visitaient cette oasis du désert située à 210 km au nord-est de Damas, aux 1.000 colonnes, aux statues et à la formidable nécropole de 500 tombes.
La directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, avait salué l'offensive de l'armée. "Depuis un an, le saccage de Palmyre est le symbole du nettoyage culturel qui sévit au Moyen-Orient".