Attentats
Multiplication des opérations policières contre la cellule franco-belge

Les polices française et belge multiplient les opérations contre le réseau jihadiste à l'origine des attentats de Bruxelles et de Paris, quasiment "anéanti" selon les autorités françaises.

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Des policiers mènent une nouvelle opération à Schaerbeek, à Bruxelles, le 25 mars.

Sous la pluie, des Belges en deuil se sont rassemblés le soir de 25 mars place de la Bourse à Bruxelles, une chandelle ou une fleur à la main, pour rendre hommage aux 31 morts et 300 blessés du carnage de mardi 22 mars, sur fond de colère montante contre leur gouvernement qui a laissé passer des jihadistes à travers les mailles du filet.

Attestant encore un peu plus de l'étroitesse des liens entre les jihadistes ayant ensanglanté les deux capitales, trois nouvelles interpellations et deux perquisitions ont eu lieu vendredi 25 mars à Bruxelles, en lien avec l'arrestation, la veille près de Paris, d'un homme soupçonné de projeter un attentat.

Lors de l'opération menée trois jours après des attaques-suicides à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles, la police belge a tiré dans la jambe d'un des suspects en pleine rue.

Cela porte à neuf les interpellations depuis le soir du 24 mars en région bruxelloise, la justice belge ne faisant à ce stade aucun recoupement avec les deux suspects encore en fuite des attentats du 22 mars.

Le parquet fédéral belge a aussi indiqué le 25 mars que Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats parisiens du 13 novembre (130 morts), incarcéré depuis une semaine, avait opéré un revirement de stratégie et refusait désormais de coopérer.

Des fleurs placées devant la station de Maelbeek à Bruxelles, le 25 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Entendu immédiatement" après les attentats du 22 mars, "il a refusé de faire la moindre déclaration", a dit le parquet. Selon des procès-verbaux de son audition du 19 mars publiés dans des médias français, il a minimisé son rôle le 13 novembre, chargeant son frère Brahim et Abdelhamid Abaaoud, son ami d'enfance qu'il dit à peine connaître.

En France, le président François Hollande a affirmé que le réseau responsable des attentats de Paris et Bruxelles était "en voie d'être anéanti", même si d'"autres réseaux" constituent encore "une menace".

Les autorités françaises avaient annoncé le 24 mars la mise "en échec" d'un projet d'attentat "à un stade avancé" grâce à l'arrestation de Reda Kriket, un ancien braqueur de 34 ans, qui a conduit à la découverte de fusils d'assaut et d'explosifs dans un appartement d'Argenteuil (banlieue nord de Paris).

Le secrétaire d'État américain John Kerry (gauche) et le ministre belge des Affaires étrangères Charles Michel, le 25 mars à Bruxelles
Photo : AFP/VNA/CVN

Lors d'un procès en Belgique d'une filière jihadiste vers la Syrie, il avait été condamné par contumace en 2015 pour "participation aux activités d'un groupe terroriste". Un de ses coprévenus était Abdelhamid Abaaoud, qui a eu un rôle clé le 13 novembre.

Des victimes de 11 nationalités identifiées

Les liens apparaissent de plus en plus étroits entre les commandos du 13 novembre à Paris et ceux du 22 mars à Bruxelles. L'homme soupçonné d'avoir été l'artificier des attaques du 13 novembre, le Bruxellois d'origine marocaine Najim Laachraoui, est avec Ibrahim El Bakraoui un des deux kamikazes de l'aéroport de Zaventem, selon le parquet fédéral.

Portrait d'un des deux kamikazes de l'aéroport de Bruxelles, Najim Laachraoui, soupçonné d'être l'artificier et peut-être un des coordinateurs des attentats de Paris.

Des traces de son ADN ont été retrouvées dans plusieurs planques belges des membres des commandos parisiens, mais aussi "sur un gilet explosif et un morceau de tissu utilisés au Bataclan (salle de concert parisienne où 90 personnes avaient été tuées le 13 novembre), et sur un engin explosif du Stade de France" à Paris, a énuméré le parquet.

Selon la chaîne américaine CNN, Ibrahim El Bakraoui figurait sur une des listes antiterroristes des États-Unis "avant les attentats de Paris", et son frère Khalid, qui s'est fait exploser dans le métro de Bruxelles, y a été ajouté "peu après".

Le 25 mars, devant une commission parlementaire, trois ministres belges, Didier Reynders (Affaires étrangères), Koen Geens (Justice) et Jan Jambon (Intérieur), ont dû s'expliquer pendant plusieurs heures sur le cas d'Ibrahim El Bakraoui, ancien condamné ayant échappé à la justice belge après sa libération conditionnelle en 2014.

La Turquie, qui l'avait arrêté à l'été 2015 près de la Syrie, puis expulsé dans un avion vers les Pays-Bas, a reproché aux autorités belges d'avoir ignoré son "profil terroriste" et raté son arrestation à son retour.

En réponse, les ministres belges ont mis en cause le flou des informations transmises par Ankara, mais ont aussi dénoncé la manière "inacceptable" dont celles-ci avaient été traitées par un policier belge en poste à Istanbul (Turquie). "Une personne issue de l'appareil policier a gaffé", a admis Jan Jambon.

Pendant ce temps le difficile travail d'identification des victimes - une quarantaines de nationalités au total - se poursuivait. Les décès de ressortissants de 11 pays, dont deux Américains, un Chinois, deux Néerlandais, une Péruvienne et un Français, ont été confirmés par les autorités de leurs nations.

La Belgique a abaissé son niveau d'alerte terroriste d'un cran pour la première depuis les attentats, mais la présence policière et militaire reste forte dans les rues de Bruxelles.

AFP/VNA/CVN

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