Selon Ngô Hùng Phuong, directeur général de CSC Vietnam, la situation des entreprises de sous-traitance du logiciel s'est améliorée par rapport à celle de 2010, année où la croissance a été de 20% à 40%, d'où cette estimation pour 2011.
Ngô Van Toàn, vice-directeur général de Global CyberSoft (GCS), confirme que le marché mondial de la sous-traitance du logiciel a connu la reprise dès la mi-2010, et que sa société a embauché par anticipation plusieurs centaines d'ingénieurs dès le début de cette année. De même, la société TMA Solutions rencontre chaque semaine des entreprises étrangères venant rechercher des opportunités d'investissement au Vietnam, a indiqué Nguyên Huu Lê, son président. "Nous avons de nouveaux clients, mais en outre, la crise passée, plusieurs autres reviennent vers nous pour nous soumettre à nouveaux des projets" , ajoute Nguyên Huu Lê. Habituellement, sur dix projets présentés, deux sont signés après négociations, ce qui dans ce secteur fortement concurrentiel est un succès. Aujourd'hui, ce sont cinq sur dix, ce qui laisse voir de belles perspectives au développement du secteur dans les années à venir. "Un projet nécessitant en moyenne 20 ingénieurs, nous en avons donc besoin de 150 pour les prestations convenues lors de ces quatre derniers mois" , confirme M. Lê.
La présence au Vietnam de plus en plus nombreuse de grands groupes comme HP, Aricent ou Bosch, va animer le secteur. En effet, ceux-ci recourent de plus en plus aux entreprises vietnamiennes qui sont en mesure de réaliser des projets de plus grande envergure et d'une plus grande complexité. Plusieurs entreprises vietnamiennes ont pris de grandes parts de marché. Et plusieurs entreprises vietnamiennes sont en mesure de fournir des prestations de service variées, y compris en test de logiciel (sofware testing), et ce dans divers secteurs comme le pétrole, les télécommunications, les assurances...
Selon M. Lê, certains clients proposent des interventions assez spécialisées, tel Siemens demandant 10 ingénieurs qualifiés pour un projet dans les télécommunications, ou Alcatel-Lucent, la réalisation d'un logiciel de réseau de commutation. Une telle situation est très positive car le personnel a ainsi l'occasion de découvrir les dernières technologies comme d'acquérir une expérience étendue mais, en l'état, il est parfois nécessaire de décliner de telles offres en raison des exigences particulières qu'elles impliquent.
Des préoccupations au regard des ressources humaines
Cette situation générale qui est très encourageante renforce cependant les craintes des dirigeants au regard de leurs capacités en termes de ressources humaines. Les entreprises investissent beaucoup sur ce plan mais actuellement, elles se trouvent limitées à des projets de petite ou de moyenne importance. M. Lê explique que les entreprises diminuent leurs effectifs quand le marché est à la baisse et ne conservent que leurs salariés les plus expérimentés, et inversement mais elles ont alors des problèmes à mobiliser un grand nombre d'ingénieurs. La pression n'est pas encore à son maximum, compte tenu de ce qu'elles ne recrutent pas, heureusement, en même temps... Il n'en demeure pas moins que les clients demandent généralement à ce que 70-80% du personnel affecté à leur projet aient trois ans d'expérience minimum, ce qui n'est possible de facto qu'à hauteur de 40% à 50%.
Par nature, la sous-traitance suit les fluctuations du marché du logiciel, lui-même très évolutif, ainsi que celles sur le plan technologique, ce qui impose à ces entreprises de constamment veiller à leurs effectifs de techniciens et d'ingénieurs. Le problème actuel n'est que de volume cependant, car du point de vue du financement de la formation, les entreprises y font face sans aucun problème. Ainsi, le groupe Logigear, qui a un besoin impératif de disposer de 300 techniciens en 2011, coopère depuis l'année dernière avec cinq universités pour une formation aux techniques de test de logiciel. Cette société a par ailleurs ouvert un centre dans la région du Centre pour mieux recruter, une méthode que pratiquent d'autres grandes entreprises vietnamiennes.
Tùng Chi/CVN