Nissan investit 7,6 milliards d'euros en Chine dans l'électrique

Le constructeur automobile japonais Nissan et sa coentreprise locale vont investir l'équivalent de 7,6 milliards d'euros en Chine en cinq ans pour gonfler leurs ventes et muscler leur production de véhicules électrique sur le premier marché mondial, ont-ils indiqué lundi 5 février.

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Le logo du constructeur automobile japonais Nissan.

Longtemps considéré comme un acteur de second rang en Chine, Nissan affiche désormais d'ambitieux objectifs : il vise dans le pays des ventes annuelles d'au moins 2,6 millions de véhicules d'ici 2022, contre 1,52 million d'unités écoulées en 2017.

Or, le plus gros de cette progression viendra des voitures électriques, a assuré Jun Seki, responsable des opérations de Nissan en Chine, lors d'une conférence de presse à Pékin. Un créneau très disputé que le gouvernement chinois s'efforce justement d'encourager à coups de durcissements réglementaires.

Nissan veut introduire 20 modèles électrifiés en Chine d'ici 2022, date à laquelle les voitures électriques représenteront 30% de ses ventes dans le pays, assure-t-il. De même, tous les modèles d'Infiniti, sa marque haut de gamme en Chine, seront électriques d'ici 2025.

Le groupe entend par ailleurs gonfler de quelque 60% ses revenus nets en Chine sur les cinq prochaines années.

L'investissement de 7,6 milliards d'euros, destiné notamment à financer ce développement de véhicules électriques, sera mené par Dongfeng Motor Co., la coentreprise qu'il possède depuis 2003 avec le constructeur chinois Dongfeng. Or, sur ce créneau de la voiture électrique, Nissan fera face à une intense concurrence.

"Véhicules propres"

Soucieux d'endiguer la pollution atmosphérique, Pékin va soumettre dès 2019 tous les constructeurs à d'ambitieux quotas de "véhicules propres", calculés selon un système complexe de crédits.

Cette perspective a électrisé le secteur, les constructeurs occidentaux se précipitant pour forger de nouveaux partenariats spécifiques avec des groupes chinois - une obligation réglementaire -, tout en gonflant leurs investissements dans le pays.

L'américain Ford a ainsi établi en novembre une coentreprise avec le chinois Zotye Auto, spécialisée dans l'électrique, avec un investissement conjoint de 650 millions d'euros.

L'allemand Volkswagen s'est pour sa part associé au groupe public JAC, tandis que son compatriote Daimler a choisi le chinois BYD, expert national de la voiture électrique.

L'alliance Renault-Nissan a quant à elle crée l'été dernier avec Dongfeng une nouvelle coentreprise, baptisé eGt New Energy Automotive, destinée à produire des "véhicules électriques compétitifs".

Le vaste marché chinois reste crucial pour les constructeurs internationaux en dépit d'un vif essoufflement - les ventes automobiles n'y ont progressé que d'un maigre 3% l'an dernier, à 28,9 millions d'unités selon la fédération CAAM.

Nissan assure avoir vu sa part de marché en Chine progresser à 5,6%, contre 5% en 2016. Mais il reste très loin de General Motors (4,04 millions de véhicules vendus) et de Volkswagen (3,2 millions de véhicules).

AFP/VNA/CVN

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