Alphabet déçoit en fin d'année, ses coûts explosent

Alphabet, la maison mère de Google, a vu ses ventes nettement progresser en 2017, toujours portées par les recettes publicitaires mais la forte augmentation de ses coûts a pesé sur ses profits, ce qui a contribué à faire baisser le cours de Bourse.

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Alphabet, la maison mère de Google, a subi une perte nette des chiffres d'affaires au dernier trimestre.

Le titre baissait dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de 2,12 % à 1.142,90 dollars vers 02h40 GMT, vendredi le 2 février.

Le groupe Alphabet, créé en 2015 pour chapeauter Google et d'autres activités, a en outre nommé un nouveau président de son conseil d'administration l'homme d'affaires John Hennessy, qui était déjà membre du conseil, en remplacement d'Eric Schmidt, figure historique de Google depuis ses débuts, dont le départ avait été annoncé fin 2017.

Selon ses résultats annuels publiés jeudi le 1er février, le chiffre d'affaires du dernier trimestre est en hausse de 24% à 32,3 milliards de dollars, mieux que prévu, et il atteint 110,9 milliards de dollars sur l'année entière (+23%), un peu au-dessus des attentes des analystes.

Mais le groupe a subi une perte nette de 3,02 milliards en fin d'année à cause de la réforme fiscale américaine, qui a entraîné une charge exceptionnelle pour impôts d'environ 10 milliards de dollars au dernier trimestre.

Conséquence logique, le bénéfice net annuel a franchement reculé (-35%) à 12,7 milliards de dollars, grévé non seulement par la charge fiscale du dernier trimestre, mais aussi par l'amende de 2,7 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) infligée l'été dernier par la Commission européenne pour abus de position dominante.

Même ajusté de cette perte exceptionnelle, le bénéfice par action du dernier trimestre, référence en Amérique du Nord, n'a atteint que 9,70 dollars, moins qu'anticipé par les analystes.

La directrice financière d'Alphabet, Ruth Porat, à Davos le 17 janvier 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les coûts pèsent

Mais ce sont les "coûts d'acquisition" de trafic (TAC) de Google qui ont semblé le plus inquiéter car ils ont bondi de plus de 30%, à 6,45 milliards sur le trimestre. Ces TAC, l'élément le plus scruté par les investisseurs, sont les sommes reversées à des tiers pour assurer par exemple à Google d'être le moteur de recherche par défaut sur des appareils ou des systèmes d'exploitation.

Ils ont représenté 24% de ses recettes publicitaires (contre 22% fin 2016). Cette hausse est due notamment au fait que ces coûts sont plus élevés dans le mobile, segment en croissance pour Google, a expliqué la directrice financière Ruth Porat en conférence téléphonique, qui a prévenu que ces coûts allaient encore augmenter avant de ralentir après le premier trimestre.

"Nous sommes concentrés sur la construction d'une seconde vague de croissance chez Google à moyen et long terme, notamment via les activités qui croissent bien en terme de chiffre d'affaires, comme le +cloud+, les appareils et YouTube", a-t-elle aussi assuré.

Malgré un "bon dernier trimestre", "la forte hausse du chiffre d'affaires a été dissimulée par la hausse des coûts et la baisse des marges", a résumé l'analyste Brian Wieser, de Pivotal Research Group, qui note qu'outre les TAC, Alphabet dépense beaucoup en contenus, data centers et pour ses appareils électroniques (smartphone, enceintes connectées...). La marge opérationnelle s'est contractée d'un point à 24% au dernier trimestre.

C'est comme d'habitude, les recettes publicitaires de Google qui ont fait figure de moteur : elles ont atteint 27,2 milliards de dollars, contre 22,4 milliards fin 2016. La division Google en entier, qui comprend notamment YouTube, a vu son chiffre d'affaires trimestriel atteindre près de 32 milliards de dollars (+24%).

Les autres activités futuristes d'Alphabet, appelées "Other best", qui recouvre ses filiales santé (Verily) ou Nest (domotique), ont rapporté 410 millions de chiffre d'affaires, mieux que fin 2016 (262 millions), et 1,2 milliard sur l'année.

Mais les "Other bets" ont accusé une perte opérationnelle sur le trimestre de 916 millions, un peu réduite cependant par rapport au dernier trimestre 2016, grâce à une baisse des investissements dans la fibre.


AFP/VNA/CVN

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