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La prison Ikoyi en feu à Lagos, au Nigeria, le 22 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mardi soir 20 octobre, l'armée et la police ont tiré à balles réelles sur des manifestants, faisant au moins 12 morts et des centaines de blessés à Lagos, selon Amnesty International.
48 heures après cette répression sanglante qui a ému la planète entière, le président du Nigeria Muhammadu Buhari doit s'adresser jeudi 22 octobre à 19h00 (18h00 GMT) à la télévision.
Ces tueries et le couvre-feu total imposés mardi 20 octobre à Lagos ont déclenché un épisode de fortes violences à Lagos et dans plusieurs autres villes du pays le plus peuplé d'Afrique.
Des banques et de nombreux supermarchés ont été pillés mercredi 21 octobre et jeudi 22, en particulier pour récupérer de la nourriture.
À Lekki, le quartier de Lagos où l'armée a tiré mardi soir 20 octobre sur un millier de manifestants, les soldats avaient repris le contrôle des rues et maintenaient l'ordre en fin d'après-midi. Le grand centre commercial a été totalement détruit. Quelques jeunes tentaient encore d’éteindre les dernières flammes avec des seaux d'eau.
Des manifestants à Lagos le 20 octobre, après la proclamation d'un couvre-feu. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Maintenant ils savent de quoi nous sommes capables", dit l'un de ces jeunes toujours en colère. "On ne croira plus à leur connerie désormais. Nous avons juste faim, nous sommes fatigués", lance-t-il, la voix éraillée.
Un entrepôt où étaient stockés des milliers de sacs de vivres destinés à être distribués aux ménages pauvres affectés par la pandémie du coronavirus a aussi été pillé, selon le gouvernement de l'État de Lagos. Des vidéos montrent des centaines d'hommes et de femmes prendre d'assaut le bâtiment et repartir avec d'énormes sacs de provision sur le dos.
Le Nigeria, première puissance économique du continent africain grâce à son pétrole, est aussi le pays qui compte le plus grand nombre de personnes vivant sous le seuil de l'extrême pauvreté au monde.
La contestation de la jeunesse nigériane a commencé il y a deux semaines, les jeunes défilant pacifiquement contre les violences policières puis, peu à peu, contre le pouvoir central accusé de mauvaise gouvernance. Au moins 56 personnes sont décédées dans ces manifestations, selon Amnesty International.
AFP/VNA/CVN