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Le Congrès progressiste (APC) du président élu Muhammadu Buhari ne détient que 14 des 36 États de la fédération nigériane, tandis que le Parti démocratique populaire (PDP) du président battu Goodluck Jonathan en contrôle 21. Mais l'APC pourrait bénéficier d'un effet d'entraînement, après sa victoire à la présidentielle, selon les experts.
Des affiches de campagne du Congrès progressiste (APC) dans une rue de Lagos, le 10 avril 2015. |
Les élections des gouverneurs n'auront lieu que dans 29 États samedi 11 avril, les autres ayant déjà fait l'objet d'élections partielles, mais l'ensemble des 36 États doivent se rendre aux urnes pour élire les représentants des assemblées locales. Les bureaux de vote doivent ouvrir à 08h00 (07h00 GMT). Les électeurs doivent s'y enregistrer dans la matinée puis revenir voter l'après-midi, comme pour la présidentielle.
Selon la Commission électorale indépendante (INEC), des lecteurs de carte électorale biométrique, testés pour la première fois cette année pour empêcher les fraudes, seront à nouveau utilisés malgré des couacs techniques observés durant la présidentielle.
Toute l'attention sera focalisée sur l'État de Lagos, le plus peuplé du Nigeria avec ses quelque 20 millions d'habitants et la locomotive économique du pays. C'est un fief de l'opposition, mais le candidat de l'APC, Akinwunmi Ambode, pourrait être mis en difficulté par Jimi Agbaje du PDP.
L'État pétrolier de Rivers, dans le sud, pourrait à nouveau être le théâtre de violences, après des manifestations de militants de l'APC qui ont accusé le PDP et la commission électorale d'y avoir bourré les urnes lors de la présidentielle -remportée par M. Jonathan avec plus de 90% des voix dans cet État.
Dans ce fief historique du PDP, le gouverneur sortant Rotimi Amaechi avait changé son fusil d'épaule en cours de mandat en rejoignant l'APC en 2013.
Dakuku Peterside et Nyesom Wike, les candidats de l'APC et du PDP dans l'État de Rivers, ont signé cette semaine un accord de paix.
"Nous sommes tous des frères. Faisons en sorte de pouvoir se serrer la main après ces élections", a imploré le commissaire de police de l'État de Rivers, Hosea Karma, lors de la signature de l'accord à Port Harcourt, la capitale.
Police et armée déployées
Un couvre-feu a été imposé dans cet État dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 avril , et les forces de l'ordre ont été déployées en grand nombre à Port Harcourt, notamment autour du siège de la Commission électorale.
La porte-parole de l'INEC pour l'État de Rivers, Tonia Nwobi, a assuré à l'AFP que "ces élections vont mieux se passer que celles du 28 mars". Dans les Etats de Kaduna, au nord, et du Plateau, au centre, deux zones où cohabitent musulmans et chrétiens et où les dissensions politiques ont tendance à attiser les tensions religieuses, des clashes sont toujours redoutés en période électorale.
La police et l'armée ont été déployées en grand nombre sur tout le territoire nigérian, à cause des risques de violences politiques et de la menace d'attentats islamistes. La circulation des véhicules fera à nouveau l'objet de restrictions samedi dès l'ouverture des bureaux de vote.
Les résultats de ces élections locales sont attendus à partir de dimanche soir, et ils seront annoncés par chacun des États, un à un - et non centralisés à Abuja comme ce fut le cas pour la présidentielle.