>>Nigeria : 21 morts dans l'épidémie de choléra dans le Nord-Est
>>De plus en plus d'enfants utilisés comme "bombes humaines" au Nigeria, selon l'UNICEF
Des enfants boivent au robinet dans une école soutenue par l’UNICEF dans le camp de déplacés de Bukasi, à Maiduguri, dans l’État de Borno, au Nigéria. |
Photo : UNICEF/CVN |
Selon un communiqué de l'ONU, l'épidémie frappe dans un contexte de violence politique provoquée par le groupe terroriste Boko Haram, qui a perturbé les systèmes de santé et d'assainissement et provoqué le déplacement de 1,7 million de personnes dans les régions du Nord-Est.
Beaucoup de déplacés vivent dans des camps ou des communautés d'accueil. Dans ce contexte, une épidémie de choléra a éclaté en août dans l'État de Borno, menaçant d'autres communautés déjà touchées par la crise humanitaire. L'UNFPA estime que 3.346 cas ont été reportés depuis que l'épidémie a éclaté, et dénombre 53 décès.
Les rôles traditionnels des femmes et des filles augmentent leur exposition au choléra, selon Sylvia Opinia, experte de l'UNFPA sur les questions de genre. "Ce sont généralement les femmes et les filles qui s'occupent des membres de la famille malades, nettoient les latrines, achètent et manipulent de l'eau non traitée, préparent la nourriture pour la famille", a-t-elle expliqué. "Le choléra pose un stress supplémentaire énorme sur le corps de la femme enceinte et sur le bébé à naître", a confirmé Homsuk Swomen, spécialiste de la santé reproductive de l'UNFPA à Maiduguri, au Nigéria. "Des études montrent que les infections au choléra pendant la grossesse peuvent entraîner une perte soudaine du foetus, un accouchement prématuré, des enfants morts-nés, et une mortalité et une morbidité accrues, tant pour le bébé que pour la mère".
Par ailleurs, selon l'UNFPA, en raison du conflit en cours, de nombreuses femmes enceintes souffrent de malnutrition, aggravant leur vulnérabilité au choléra une fois exposées. Le docteur Mohammed Aminu Ghuluze, directeur des mesures médicales d'urgence au ministère de la Santé du Nigéria, a expliqué que les responsabilités domestiques des femmes et des filles diminuent leurs chances d'être touchées par les campagnes de sensibilisation contre le choléra. "Des efforts particuliers doivent être entrepris pour les inclure dans les efforts d'information", a-t-il indiqué.