Éthiopie
"Des centaines" de morts dans des violences interethniques

De violents affrontements liés à un différend territorial en Éthiopie entre deux des principaux groupes ethniques du pays ont fait "des centaines de morts" et des milliers de déplacés, depuis début septembre, a annoncé lundi 25 septembre le gouvernement.

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Les combats ont opposé des membres des ethnies Oromo et Somali le long de la longue frontière entre leurs régions respectives.

"Nous pouvons dire que des centaines de membres de l'ethnie oromo ont été tués (...) et il y a eu aussi des morts côté somali. Nous ne savons pas exactement combien sont morts, cela fait l'objet d'une enquête", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Negeri Lencho.

Ces affrontements ont opposé des membres des ethnies Oromo et Somali le long de la longue frontière entre leurs régions respectives (est et sud-est). Le président de la région Oromo, Lemma Megersa, avait assuré mi-septembre qu'ils avaient donné lieu à des "tueries brutales" et poussé 50.000 personnes à fuir la zone.

M. Negeri a précisé lundi 25 septembre qu'une cellule d'urgence avait été mise sur pied pour répondre aux besoins des déplacés et que des efforts de médiation avaient été entrepris par le gouvernement avec les autorités locales.

Le porte-parole a ajouté que des unités de la police et de l'armée fédérales avaient été déployées et avaient restauré l'ordre.

Oromo et Somali se disputent depuis des années le contrôle de certaines zones arables situées le long de leur frontière commune.

Un référendum en octobre 2004 avait été organisé pour résoudre le différend mais des violences entre les deux groupes avaient rapidement pris le dessus, dès la fin 2004.

En avril cette année, au terme de plusieurs rencontre entre les présidents des deux régions, une accord avait été signé pour mettre pleinement en oeuvre le référendum de 2004, une nouvelle fois en vain.

Pays sous tension

Localisation des combats interethniques en Éthiopie

Une enquête a été ouverte par le gouvernement d'Addis Abeba pour déterminer les responsabilités dans la dernière flambée de violences, le porte-parole promettant des poursuites judiciaires contre les fauteurs de troubles.

"La question de la responsabilité est très importante. Notre système n'autorise pas des administrateurs de quelque région que ce soit à tuer nos citoyens et à en déplacer d'autres", a déclaré M. Negeri.

Le porte-parole a également confirmé que le 11 septembre, deux responsables officiels de la région Oromo "avaient été arrêtés par les forces régionales somali et avaient été tués", provoquant la colère des Oromo.

Ces derniers ont accusé l'unité spéciale de la police de la région somali, "Liyu", d'être impliquée dans ces violences. Cette unité avait été mise sur pied en 2007 pour combattre la rébellion éthiopienne du Front de libération nationale de l'Ogaden (ONLF).

Le 19 septembre, les États-Unis avaient appelé le gouvernement éthiopien à enquêter sur ces violences meurtrières, après avoir reçu des "informations troublantes au sujet de violences ethniques et du déplacement de personnes à grande échelle".

Les régions Amhara (Nord) et Oromo ont été le théâtre en 2015 et 2016 de longs mois de manifestations antigouvernementales, les plus importantes depuis 25 ans et dont la répression a fait plus de 940 morts. Ces manifestations ont mené à l'instauration en octobre 2016 de l'état d'urgence, finalement levé en août.

La région Somali fait face à d'autres problèmes, le plus important d'entre eux étant la sécheresse. En août, l'Éthiopie et les États-Unis ont assuré que 8,5 millions de personnes nécessitaient une aide alimentaire en raison de la sécheresse qui frappe l'Éthiopie.

AFP/VNA/CVN

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