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Le pâtissier Nguyên Vu Hoàng Anh. |
Né en 1990, Nguyên Vu Hoàng Anh est propriétaire de la marque de gâteau Mito Sweet à Hanoï. Au cours de ses 12 années d’activité en tant que pâtissier, il a pu expérimenter de très nombreuses recettes différentes. Amoureux également des fleurs, il a voulu ces derniers temps se renouveler pour ne pas s’ennuyer dans son métier.
Le jeune homme a profité de son inactivité pendant la période de distanciation sociale pour apprendre seul à faire des sculptures de fleurs et à les intégrer à ses créations sucrées, s’inspirant beaucoup de la sculpture sur plâtre.
Spontanéité et instinct
"J’ai rencontré beaucoup de difficultés car ce sont deux matériaux complètement indépendants. Le plâtre est dur et flexible lorsqu’il est composé, il peut rester immobile, alors que le gâteau est fait de crème fraîche, une matière lisse et fluide. Mais petit à petit, j’ai réussi à trouver un moyen de faire tenir les fleurs en plâtre sans abîmer la crème des gâteaux", partage-t-il.
Et d’ajouter : "Il y a beaucoup de gens qui enseignent la sculpture sur plâtre, alors qu’aucune personne ne l’a essayé sur gâteau. Je n’ai donc pas eu d’autre choix que d’apprendre par moi-même. Je suis heureux d’avoir pu trouver une technique standard permettant de réaliser des créations artistiques en plâtre sur les gâteaux".
Gâteaux sculptés. |
Pour Hoàng Anh, il est facile de créer la décoration d’un gâteau normal à la crème. Mais pour un gâteau surmonté de fleurs en plâtre, il lui faut quatre et cinq heures, voire un à deux jours si le projet est très sophistiqué ou si le gâteau est très gros. D’après le jeune pâtissier, la première difficulté dans la sculpture d’un gâteau est qu’il faut d’abord imaginer la forme de la fleur.
Pour un gâteau à la crème, on utilise des moules. Mais pour le gâteau sculpté, on doit créer une fleur sur la surface du gâteau directement. "Si je l’enlève et la refais, cela endommagera la surface du gâteau. Quand j’ai la forme de la fleur en tête, je sais où mettre le premier pétale, puis les suivants. Je me libère par la spontanéité et être moi-même en toute création artistique".
Une pratique artistique en devenir
Diplômé en langue chinoise, Hoàng Anh s’est tourné rapidement vers la pâtisserie puis, aujourd’hui, la sculpture d’art sur gâteau. Il a dû apprendre par lui-même en se basant sur ses propres expériences. À ce jour, le jeune homme a créé plus de 100 gâteaux sculptés, aux fleurs variées : lotus, chrysanthème, rose, pivoine...
Les gâteaux sculptés conservent la beauté originelle des fleurs, mais n’en sont pas moins luxueux et rattrapent les tendances mondiales. Ils sont plus chers que ceux à la crème traditionnels, car ils nécessitent plus de temps et d’efforts de la part des fabricants. "Quand je fais un gâteau, je pense simplement à me faire plaisir. Cela montre ma curiosité et mon envie de me dépasser. Mais quand les clients viennent me voir, ils envoient leur message. Quand je fais mes propres gâteaux, je fais ce que j’aime. Mais pour les commandes, je dois exprimer le message des clients sur les gâteaux. Faire des gâteaux pour les clients est donc souvent plus difficile", confie-t-il.
Le bon accueil des gens pour les œuvres sculpturales de Hoàng Anh lui procure de la joie mais lui met aussi une certaine pression, l’obligeant à toujours essayer de développer des produits plus sophistiqués et originaux, à la fois pour que les clients ne se lassent pas et pour toujours donner envie aux gens de s’essayer eux-mêmes.
En plus des cours de pâtisserie réguliers qu’il donne depuis de nombreuses années, Hoàng Anh souhaite dans l’avenir pouvoir reproduire et transférer l’art de la sculpture sur gâteau à des personnes partageant la même passion. Selon lui, "l’art doit être partagé si l’on veut qu’il puisse se développer".
Quê Anh/CVN