Le jeune haltérophile Nguyên Trân Anh Tuân est décidément un précoce. Aux Asian Young Games 2 (AYG 2 - Jeux asiatique de la jeunesse) en août dernier à Nankin (Chine), il n’a pas trouvé mieux que de grimper sur la 2e marche du podium chez les moins de 56 kg, battu d’une courte tête par un concurrent chinois qui jouait à domicile. Cette médaille a été la première d’une longue série pour la jeune délégation sportive vietnamienne, qui, surmotivée, a fini 7e au bilan final par nations avec cinq médailles d’or, quatre d’argent et deux de bronze. Une belle surprise d’autant qu’aucun objectif précis n’avait été fixé.
Nguyên Trân Anh Tuân a remporté une médaille d’argent aux Asian Young Games 2. Photo : TT/CVN |
Mi-avril, ce jeune haltérophile de 15 ans avait déjà fait parler de lui aux Championnats du monde juniors d’haltérophilie 2013 en Ouzbékistan, en décrochant là aussi l’argent en arraché (103 kg). Une performance qui lui a valu une qualification aux Jeux olympiques de la jeunesse 2014. Avec deux médailles d’argent d’affilée, il incarne la relève de la discipline au Vietnam. Aux yeux d’experts, dans un futur proche, Nguyên Trân Anh Tuân devrait être en mesure de reproduire la performance de son illustre aîné Hoàng Anh Tuân aux JO de Pékin 2008 (médaille d’argent) ou de Thach Kim Tuân, titré aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2010, toujours dans la catégorie des moins de 56 kg. Attention toutefois à ne pas lui mettre trop de pression sur les épaules...
Naturellement doué
Nguyên Trân Anh Tuân est encore jeune et a tout l’avenir devant lui. Photo : TDTT/CVN |
Trân Huu Chi, l’entraîneur qui l’a dépisté et qui depuis l’a pris sous son aile, raconte : «Nguyên Trân Anh Tuân a été découvert il y a trois ans lors d’une sélection des jeunes talents sportifs à Hô Chi Minh et des localités voisines. Je m’intéresse particulièrement à lui. Ce jeune est un vrai passionné. Autre atout, il est souple, même dans la pratique d’autres sports. Je me suis rendu chez lui pour convaincre ses parents de l’autoriser à faire partie des haltérophiles bénéficiant des investissements de pointe de la mégapole du Sud». En guise de gratitude, Anh Tuân a décroché facilement en 2011 les titres de champion du Vietnam junior de l’épaulé-jeté, de l’arraché et du concours chez les moins de 56 kg.
Avec cet exploit, Anh Tuân a intégré avant l’âge requis la sélection nationale junior. Ce qui lui a valu la désagréable surprise de ne pas pouvoir être engagé dans les tournois réservés aux juniors, cause principale de son échec aux championnats d’Asie juniors l’année suivante (2012) au Myanmar.
Une défaite dans laquelle il a trouvé une source de motivation supplémentaire, à la suite de quoi il est devenu une vraie machine lors des sessions d’entraînement. Des efforts récompensés donc par une qualification aux Jeux olympiques de la jeunesse 2014 grâce à sa belle médaille d’argent ramenée des Championnats juniors d’haltérophilie 2013 en Ouzbékistan en arraché (103 kg), une performance qu’il a réitérée aux Jeux asiatiques de la jeunesse.
Selon l’entraîneur Huu Chi, il aurait pu empocher l’or s’il avait eu un peu plus d’expérience du haut niveau : «Avec un peu moins de stress, il aurait pu convertir la couleur de sa médaille, regrette l’entraîneur. Sur le plan technique, c’était bon. C’est au niveau mental qu’il a échoué».
Un sacré potentiel, mais garde...
Quoi qu’il en soit, Nguyên Trân Anh Tuân est encore très jeune et a tout l’avenir devant lui. Il se sait d’ores et déjà attendu par ses adversaires lors des JO de la jeunesse 2014.
En pleine croissance, il devra monter de catégories si l’on ne veut pas voir se reproduire le cas Thach Kim Tuân. Titré lors des JO de la jeunesse 2010, ce dernier avait dû s’astreindre à un régime des plus draconiens pour rester au poids, avec des effets néfastes sur sa croissance et ses performances.
Après les JO de la jeunesse 2014, il concourra dans la catégorie des moins de 69 kg, là où son aîné Duong Thanh Truc a été couronné aux SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est) 2011. Un défi qui ne fait ni peur à l’intéressé, ni à son entraîneur : «C’est simplement une question d’adaptation et c’est ce qu’il y a de mieux pour lui», affirme Huu Chi.
Diêu An/CVN