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L’escrimeur Nguyên Tiên Nhât a remporté la médaille d’or en sabre, lors du Championnat d’Asie du Sud-Est 2012 tenu à Hô Chi Minh-Ville.

Photo : Quang Nhut/VNA/CVN

Né en 1990, Nguyên Tiên Nhât est aujourd’hui l’icône de son sport au Vietnam. En sept ans de pratique seulement, il possède une collection de médailles à faire pâlir bien des sportifs professionnels (voir encadré). Devenant le 1^er escrimeur de l’histoire du pays à arracher une qualification pour les JO, il a eu l’honneur suprême d’être le porte-drapeau de la délégation sportive vietnamienne à la cérémonie d’ouverture, à Londres l’été dernier - décision de la direction du Comité national olympique.
Une rencontre fortuite
Pourtant, rien ne présageait une pareille destinée, notre jeune escrimeur ayant fait la découverte de ce sport au détour d’une rue : «Près de chez moi, il y a un pratiquant d’aïkido nommé Hùng. Me voyant tout le temps dans la rue, il m’a dit alors : +Mais pourquoi ne pratiquerais-tu pas un sport ? Cela te ferait le plus grand bien !+. C’est comme ça que je me suis mis à l’escrime», se souvient Nguyên Tiên Nhât. La belle aventure peut alors commencer. Peu après, Nguyên Thi Kim Nga, entraîneuse en chef et responsable de l’équipe d’escrime de la mégapole du Sud, le voit à l’œuvre et sent en lui un immense potentiel. Dare-dare, elle l’intègre dans ses rangs.
Ses débuts se font au fleuret, avec une ascension fulgurante. Il décroche sa première médaille d’or internationale au Championnat d’Asie du Sud-Est junior en 2006. Un an après, il devient champion du Vietnam en fleuret individuel et, d’une pierre deux coups, remporte le titre, au sabre cette fois. Une spécialité à laquelle il se consacre depuis exclusivement.
Un festival de médailles…
Des performances qui ne passent pas inaperçues, lui valant une première convocation en sélection nationale chez les seniors en 2007, pour les SEA Games 24, où il honore sa première cape. Mais il faut attendre l’année suivante, en 2008, pour le voir exploser : il décroche coup sur coup deux médailles d’or lors des championnats nationaux, la première au sabre individuel et la seconde dans l’épreuve par équipes masculine pour le compte de la sélection de Hô Chi Minh-Ville.
Au dernier Championnat d’Asie U23, en juin, Tiên Nhât prend le meilleur sur les 35 autres adversaires en lice pour s’emparer du titre. Et l’an dernier, au Championnat du monde en Italie - chez les seniors cette fois - il obtient une honorable au 75^e place sur un total de 223 participants.

… et une expérience olympique
Nguyên Tiên Nhât est un phénomène, puisqu’en seulement quatre ans de pratique du sabre à haut niveau, il est parvenu à se qualifier pour les JO. Une performance loin d’être donnée à tout le monde, doux euphémisme.

L’escrimeur Nguyên Tiên Nhât (gauche) est aujourd’hui l’icône de son sport au Vietnam.

À Londres, il tombe dès la 1/32^e de finale sur le N°4 mondial au classement de la Fédération internationale d’escrime, le Kazakh Alimzhanov Elmir. N’occupant qu’une modeste 230^e place mondiale, notre escrimeur sait qu’il n’a rien à perdre. Il fait illusion lors de la première mi-temps du match, les deux adversaires se quittant à 8 touches partout. La deuxième mi-temps est plus compliquée, puisqu’il ne parvient à toucher qu’une seule fois le Kazakh. Néanmoins, personne ne saurait lui en vouloir, il est simplement tombé sur plus fort que lui… Et puis avoir eu cette expérience du plus haut niveau ne peut que lui être bénéfique pour la suite de sa carrière, sachant désormais le chemin qui le sépare des pointures de la discipline.
Perfectionniste, ce jeune escrimeur plein d’ambition n’est jamais satisfait de ses réalisations, le poussant à donner le maximum à l’entraînement. Les récents championnats d’Asie du Sud-Est lui ont donné l’occasion de s’affirmer un peu plus comme la référence de la région, en décrochant pour la troisième fois d’affilée le titre en sabre individuel. Gageons que toute cette sueur versée lui permettra d’atteindre les plus hautes sphères de sa discipline, et de hisser haut les couleurs du Vietnam, à la pointe de l’épée, évidemment !

Diêu An/CVN