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| Ly Hoàng Nam (gauche) a battu le décuple champion en titre Dô Minh Quân (droite) en demi-finale du récent Championnat national de tennis. |
Une victoire ample-ment méritée, d’au-tant qu’en demi-finale, il s’était défait du décuple champion en titre Dô Minh Quân (de Hô Chi Minh-Ville), de 17 ans son aîné et donné une nouvelle fois grandissime favori. Inutile de préciser que cet exploit a mis en émoi les fans de la petite balle jaune.
Une victoire historique
En voyant monter Ly Hoàng Nam sur la plus haute marche du podium, plusieurs observateurs avisés ont vu en lui le futur du tennis vietnamien, bien qu’il soit encore prématuré de dire de quoi son avenir sera fait. Une chose est sûre, Ly Hoàng Nam a mis fin au règne du No1 vietnamien, Dô Minh Quân, battant de surcroît son record de précocité pour l’obtention du titre (15 ans contre 18 ans). Certains le voient déjà apparaître bientôt dans le Top 500 au classement ATP. Attention toutefois à ne pas s’enflammer, car le plus dur reste à venir pour se frayer un chemin jusqu’aux plus hautes sphères du tennis mondial.
Cette victoire «surprise» ne doit rien au hasard. Pour preuve, son magnifique parcours qui l’a mené à la victoire en disposant successivement de têtes de séries et en éliminant, comme on l’a déjà vu, le grandissime favori de la compétition en demi-finale. La finale a pour lui été une formalité, dominant son adversaire du jour - le solide et expérimenté Ly Hoàng Nam - dans tous les compartiments du jeu. Son physique, sa puissance de frappe, mais aussi son toucher et sa vista sur le court ont fait des merveilles.
Le plus surprenant reste que personne n’aurait misé un centime sur lui avant le début de la compétition. Pire encore, qui peut se targuer d’avoir eu vent de son nom avant son authentique exploit ? Pas grand monde… Ly Hoàng Nam, qui a débuté le tennis à l’âge de neuf ans, avait accroché jusque là à son tableau de chasse deux titres de champion du tournoi U18 ITF au Vietnam, dont les médias n’avaient peu ou pas parlés.
Pourtant, sa victoire au tournoi Tanimex de l’an dernier face à un adversaire malaysien de très loin mieux classé que lui aurait dû mettre la puce à l’oreille des observateurs ! D’autant qu’après la rencontre, l’arbitre thaïlandais avait estimé : «Si l’on adopte une bonne stratégie de progression pour ce jeune, en l’inscrivant à des tournois à l’étranger par exemple, Nam risque de gravir les marches rapidement. Je vois en lui en grand potentiel».
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| À seulement 15 ans, Ly Hoàng Nam est devenu le plus jeune champion du Vietnam de tennis. |
Originaire du district de Go Dâu, province de Tây Ninh (Sud), notre jeune joueur s’entraîne sous les conseils avisés de Trân Duc Quynh, qui l’a découvert, au sein de l’équipe Becamex à Binh Duong. Ce camp d’entraînement de tennis est considéré comme le meilleur au Vietnam, et compte plusieurs tennismen au potentiel intéressant comme Hô Huynh Dan Mach, Nguyên Van Phuong ou encore Hoàng Nam.
La nouvelle perle du tennis vietnamien mesure 1m75. Avec ses longs bras et sa belle détente, il est capable de bien couvrir les angles du terrain. En résumé, il dispose de toutes les armes pour devenir un grand joueur, à condition qu’il ne divague pas mais aussi que les instances et sponsors croient en lui.
Le plus dur reste à venir
Après sa performance, son entraîneur Trân Duc Quynh a révélé: «Hoàng Nam est encore très jeune avec une marge de progression importante encore. Il doit gagner en maturité. Le comité d’entraînement et son entourage familial sont là pour l’épauler. Le chemin qui l’attend sera long et semé d’embûches, mais il est sur la bonne voie et avance pour le moment lentement mais sûrement !». Son titre lui vaut déjà une convocation dans la sélection junior d’Asie qui participera au Junior World Ranking Tournaments 2012, au Japon.
Trân Duc Quynh espère que son poulain réussira à se hisser dans le Top 500 au classement ATP. S’il y parvient, il écrira une nouvelle page de l’histoire du tennis vietnamien, dont aucun représentant ne figure dans le Top 1.000, et encore moins dans les 500 meilleurs joueurs de la planète. La balle est dans son camp, mais aussi dans celui des instances sportives du pays et des sponsors, qui doivent mettre les petits plats dans les grands pour l’aider à ne pas rester un éternel espoir. Messieurs, à vous de jouer !
Diêu An/CVN