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Le quarterback de Kansas City Patrick Mahomes lors du Super Bowl, le 2 février à Miami (États-Unis). |
L'équipe du Missouri, qui met un terme à cinquante ans de disette depuis son premier sacre face à Minnesota, succède au palmarès à New England. L'an passé, les Patriots de Tom Brady s'étaient imposés pour la sixième fois, prolongeant une dynastie de 18 années au cours desquelles ils ont disputé neuf finales.
Cette fois, pas de "Pats" ni de "Brady" à l'affiche, pas de "Super Bore" non plus contrairement à l'insipide finale de l'an passé, mais des Chiefs, dont le triomphe pourrait ouvrir une nouvelle ère, et dont le visage juvénile à la coupe afro est celui de Patrick Mahomes.
Âgé de 24 ans, il est le deuxième plus jeune quarterback de l'histoire à soulever le trophée Vince-Lombardi, après Ben Roethlisberger. Il a pourtant longtemps souffert sous l'énorme pression défensive imposée par des 49ers, mais il a fait preuve de suffisamment de sang froid et de talent pour faire ce que toute son équipe attendait de lui : la différence.
"Peu importe le score, on a Pat Mahomes", a déclaré le receveur Travis Kelce. "C'est +magic Mahomes+, c'est +showtime Mahomes+. Et vous savez quoi ? Il a eu la volonté de remettre cette équipe dans le match".
Son quatrième quart-temps fut effectivement celui des grands champions, sous les yeux de légendes de ce sport comme Joe Montana, présent au Hard Rock Stadium comble de 76.000 spectateurs et qui aurait sûrement préféré voir ses 49ers entrer dans le Panthéon des plus titrés, aux côtés de New England et de Green Bay.
Patrick "clutch" Mahomes
Accusant dix points de retard, après trois quart-temps s'apparentant à un calvaire, saqué quatre fois, intercepté deux fois, Mahomes a d'abord réussi un lancer crucial qui a trouvé Tyreek Hill 44 yards plus loin. Il a ensuite parfaitement fini le travail avec une offrande à Travis Kelce (20-17).
Le regain de confiance chez des Chiefs, qui avaient démontré durant ces play-offs leur capacité à renverser des situations compromises, comme au 2e tour contre Houston (51-31 après avoir été menés 24-0), s'est traduit par un autre récital de Mahomes, qui a réussi quatre passes consécutives pour remonter cinquante yards et finalement trouver Damien Williams pour le touchdown (24-20).
Andy Reid, l'entraîneur de Kansas City (centre), avec le trophée du Super Bowl remporté le 2 février à Mimai (États-Unis). |
Ce dernier a ensuite donné le coup de grâce en réalisant le doublé dans les dernières minutes d'une course de 38 yards.
"Nous n'avons jamais perdu confiance. Personne dans cette équipe n'avait la tête baissée et nous avons trouvé un moyen de gagner à la fin", a déclaré Mahomes qui avait lui-même inscrit à la course le premier touchdown de Kansas City au premier quart-temps et a logiquement été désigné MVP du Super Bowl.
Le "QB" d'en face Jimmy Garropolo n'a pas démérité pour ce qui constituait aussi sa première finale, lui qui a remporté deux Super Bowls sans jouer (2015, 2017), en regardant briller celui dont il était le remplaçant à New England, Tom Brady.
Reid enfin récompensé
Garropolo, qui ne constituait pas la première menace offensive pour les 49ers, contrairement au running back Raheem Mostert auteur d'un touchdown, a été efficace dans ses lancers pendant trois quart-temps puisque 18 sur 22 ont été complétés, dont un qui a permis à Kyle Juszczyk d'inscrire le touchdown égalisateur (10-10) avant la pause.
Mais à son tour dos au mur, il a craqué dans le money-time en étant intercepté pour la deuxième fois du match, sous les yeux d'Andy Reid, l'entraîneur moustachu des Chiefs, 61 ans, qui a compris à ce moment-là qu'il ne serait plus considéré comme le meilleur entraîneur de la NFL à n'avoir jamais gagné un titre.
Sentiment contraire pour le coach des 49ers, Kyle Shanahan, décidément maudit. Il y a trois ans, alors coordinateur offensif d'Atlanta, il pensait avoir gagné le Super Bowl en menant 28-3 face à New England, avant de perdre après prolongation (34-28). Un souvenir amer qu'il espérait chasser sous le regard de Mike Shanahan, deux fois vainqueur du Super Bowl avec Denver.
Un père et son fils, entraîneurs sacrés, c'eût été une première en NFL. Mais pour ses cent ans, elle ne pouvait rêver de meilleure publicité que cette finale passionnante.
D'autant que sous les yeux de 100 millions d'Américains, le show de la mi-temps a été chaud, avec Shakira et Jennifer Lopez, entre mouvements de hanches et ondulations du fessier. Pendant que Donald Trump ne savait pas où donner de la tête entre le Kansas et le Missouri, en confondant l'État d'origine des Chiefs dans son tweet de félicitations, aussitôt supprimé.
AFP/VNA/CVN