Népal : les secouristes tentent d'aider les régions reculées, le bilan s'alourdit

Les secouristes tentaient désespérément mardi 28 avril de rejoindre les régions les plus reculées après le séisme dévastateur qui a fait plus de 4.300 morts au Népal et jeté sur la route de l'exode les habitants de la capitale dévastée.

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D'une manière ou d'une autre, le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le pays samedi 25 avril affecte la vie de huit millions de personnes, sur près de 28 millions d'habitants, a annoncé mardi 28 avril l'ONU dans un rapport. Plus de 1,4 million de personnes ont en particulier besoin de nourriture.

Des secouristes au milieu des rescapés du séisme, le 27 avril à Katmandou.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre népalais, Sushil Koirala, a déclaré lors d'une réunion de crise que le gouvernement allait tenter de dépêcher de l'aide d'urgence - tentes, eau potable et vivres - dans les villages himalayens les plus isolés.

Mais, a-t-il expliqué, les services de secours de ce pays très pauvre font face à un "défi considérable" alors que de nombreuses routes ont été coupées.

"Nous recevons des appels à l'aide de toutes parts. Mais nous sommes dans l'incapacité d'organiser simultanément les secours dans de nombreux endroits en raison du manque d'équipements et de spécialistes", a ajouté le Premier ministre.

Le bilan du séisme, le plus meurtrier en plus de 80 ans, ne cesse de s'alourdir. Selon le ministère de l'Intérieur, le bilan est désormais de 4.310 morts et 7.953 blessés. En outre, 73 personnes ont péri en Inde et 25 au Tibet, dans l'ouest de la Chine, selon l'agence Chine Nouvelle.

Mais il s'agit sans doute encore d'un bilan provisoire car l'étendue des dégâts dans les villages proches de l'épicentre du séisme, à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou, est encore en bonne partie inconnue.

Des besoins urgents

"La situation n'y est pas bonne. Tant de gens ont perdu leur maison. Ils n'ont pas assez d'eau et de nourriture", a déclaré Udav Prasad Timilsina, un responsable du district de Gorkha. "Nous n'avons pu soigner les blessés. Nous avons un besoin urgent de denrées essentielles comme la nourriture, l'eau, les médicaments, les tentes. Les secours arrivent mais nous avons besoin d'aide".

Le tremblement de terre a également déclenché une avalanche sur l'Everest, un gigantesque mur blanc qui a déferlé sur le camp de base et fait 18 morts. En ce début de saison d'alpinisme, 800 personnes, dont de nombreux étrangers, se trouvaient sur cette montagne, la plus haute du monde.

Le Département d'État américain a confirmé le décès de deux de ses ressortissants sur le mont Everest, ajoutant être au courant des informations faisant état de la mort de deux autres Américains. L'Australie a ajouté qu'une de ses ressortissante avait péri sur le Toit du monde. Un Japonais y a également péri.

Les hélicoptères ont fait la navette toute la journée lundi 27 avril pour secourir les alpinistes coincés en haute altitude, après avoir évacué la veille les blessés les plus graves du camp de base.

Parallèlement dans la capitale ravagée, les habitants se pressaient dans les magasins pour faire des réserves de denrées de base comme le riz et l'huile. De longues files d'attente s'étaient formées devant les stations d'essence pour y faire le plein.

Ruée sur les autocars

Des familles entières se ruaient dans les autocars pour se rendre dans leur village d'origine. Certains étaient même juchés sur les toits. Des mères accompagnées de leurs enfants, des pères chargés de valises, tentaient de négocier avec les chauffeurs de pouvoir monter à bords des véhicules bondés.

Des hélicoptères font la navette le 27 avril pour secourir les habitants de Jilong.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les habitants contraints de rester dans la capitale ont passé une troisième nuit dehors sous des tentes de fortune, soit que leur maison se soit effondrée, soit qu'elle soit trop endommagée.

Le sol ne cesse de trembler et les gens ont trop peur de rentrer chez eux. "Il y a tellement de peur et de confusion", constate Bijay Sreshth, qui s'est réfugié avec ses trois enfants, sa femme et sa mère dans un parc.

À Balaju, un quartier de la capitale, un père a eu la douleur de voir la police retirer le corps de sa fille des décombres de sa maison. "Elle était tout pour moi, elle n'a rien fait, elle ne devait pas mourir", dit Dayaram Mohat, s'effondrant sur le sol.

Les hôpitaux sont débordés et les médecins sont mobilisés 24 heures sur 24 pour soigner les blessés dans des conditions très difficiles. Les morgues arrivent à saturation.

Des promesses d'aide ont afflué de toute part, mais la congestion de l'unique aéroport international rend difficile l'arrivée des équipes et du matériel humanitaire.

Les États-Unis ont par exemple promis une aide de 10 millions de dollars, l'Australie 4,7 millions de dollars.

Le Népal, à l'instar de tout l'Himalaya, où se rencontrent les plaques tectoniques indienne et eurasienne, est une région à forte activité sismique.

En août 1988, un séisme de magnitude 6,8 avait fait 721 morts dans l'est du Népal. En 1934, 10.700 personnes avaient perdu la vie dans un tremblement de terre de magnitude 8,1 dans ce pays et en Inde.

Des géologues ont estimé que le séisme avait pu déplacer Katmandou de quelques mètres vers le Sud mais que l'Everest (8.848 m), lui, ne devrait pas avoir changé de hauteur.

AFP/VNA/CVN

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