Népal : des dizaines de milliers de sinistrés effrayés en quête d'aide humanitaire

Des dizaines de milliers de Népalais effrayés et sans logement patientaient sous des tentes de fortune lundi 27 avril dans l'attente de secouristes du monde entier qui affluent après le violent séisme qui a fait plus de 3.400 morts à travers le pays.

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Les secours évacuent une victime de l'avalanche déclenchée par le séisme sur un camp de base, le 26 avril dans l'Everest.

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu samedi 25 avril a fait plus de 3.400 morts et plus de 6.500 blessés au Népal même - le plus meurtrier depuis 80 ans -, selon un bilan publié par le Service de gestion des catastrophes du ministère népalais de l'Intérieur. Plus de 90 personnes ont été tuées en Inde et en Chine.

Le tremblement de terre a également déclenché une avalanche sur le mont Everest, où une vague de neige comparée par un survivant à un "immeuble blanc de 50 étages" a déferlé sur le camp de base.

Dix-huit décès ont été confirmés dans le massif où se trouvaient en ce début de saison d'alpinisme 800 personnes, dont de nombreux étrangers, selon les estimations de responsables locaux.

Pourquoi toutes ces répliques?

À Katmandou, des dizaines de milliers d'habitants ont passé une nouvelle nuit dehors, sous des tentes de fortune. "C'est un cauchemar, pourquoi ces répliques ne cessent-elles pas?", se désespère Sanu Ranjitkar, une femme de 70 ans agrippée à son chien, le visage recouvert d'un masque à oxygène, assise sous une bâche.

Des Népalais installés sous des abris de fortune le 27 avril à Katmandou, deux jours après un séisme meurtrier.

Le sol tremble encore régulièrement et beaucoup n'ont pas fermé l'oeil de la nuit, n'ayant que quelques bâches de plastique pour se protéger des fortes pluies qui se sont abattues sur la ville.

"Il y a tellement de peur et de confusion", constate Bijay Sreshth en tentant d'écouter la radio dans l'espoir d'entendre un message du gouvernement. "Nous ne savons pas ce que nous allons devenir et le temps que nous allons passer ici", dit ce père de trois enfants, qui s'est réfugié avec eux, sa femme et sa mère dans un parc.

À Balaju, un quartier de la capitale, un père a eu la douleur de voir la police retirer le corps de sa fille des décombres de leur maison. "Elle était tout pour moi, elle n'a rien fait, elle ne devait pas mourir", dit Dayaram Mohat en s'effondrant sur le sol.

Les survivants ont besoin d'eau potable et de denrées de base tandis que les zones rurales attendent désespérément l'arrivée de secours, selon un responsable du gouvernement.

"Nous avons besoin d'hélicoptères pour les opérations de secours dans les zones rurales", explique le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Laxmi Prasad Dhakal. "Nous avons aussi besoin d'eau potable et de vivres pour les survivants".

La situation difficile des rescapés est aggravée par les coupures de courant et la fragilité des réseaux de communication, au bord de l'implosion.

Les autorités népalaises expliquent qu'elles font le maximum pour venir en aide aux régions isolées les plus proches de l'épicentre du séisme, à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou.

En annonçant le dernier bilan du désastre, un responsable du Service de gestion des catastrophes a souligné que les secouristes tenteraient aussi lundi de dégager les personnes prises au piège dans les décombres des immeubles effondrés.

Médicaments et couvertures

Des secouristes néerlandais embarquent le 26 avril à Eindhoven à destination du Népal.

"Aujourd'hui, nous allons tenter de trouver des survivants dans les décombres des immeubles élevés qui se sont écroulés", a dit Rameshwor Dangal.

En particulier, la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale sur la place du Durbar, n'est plus que ruines.

Selon la police, qui se fonde sur la billetterie, environ 150 personnes visitaient la tour blanche de neuf étages, dotée d'un escalier en spirale de 200 marches et surmontée d'un minaret de bronze datant du XIXe siècle, lorsqu'elle s'est écroulée.

Les secouristes népalais reçoivent le renfort de centaines d'humanitaires venus de pays comme la Chine, l'Inde ou les États-Unis.

Munis d'équipements spéciaux et accompagnés de chiens renifleurs, les équipes humanitaires internationales débarquent avec la régularité d'une horloge à l'aéroport de Katmandou, dans la banlieue de cette capitale d'ordinaire dynamique dévastée samedi 25 avril par un puissant séisme.

Environ 70 Américains sont en route pour le Népal alors que Washington a annoncé le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars. Londres a annoncé 5 millions de livres, le Canada 5 millions de dollars et l'Union européenne 3 millions d'euros.

Des ONG françaises, comme Médecins du monde (MDM), Handicap international et action contre la faim ont déjà des équipes à pied d’œuvre. Les hôpitaux sont débordés et les médecins mobilisés 24 heures sur 24 pour soigner les blessés dans des conditions très difficiles. Des chirurgiens ont dû opérer dans des théâtres de fortune érigés sur des parkings. Les morgues arrivent, elles, à saturation.

Le Népal, à l'instar de toute la région himalayenne, où se rencontrent les plaques tectoniques indienne et eurasienne, est une région à forte activité sismique.

En août 1988, un séisme de magnitude 6,8 avait fait 721 morts dans l'est du Népal. En 1934, un tremblement de terre de magnitude 8,1 avait tué 10.700 personnes au Népal et en Inde.

AFP/VNA/CVN

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