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Des milliers de personnes sans logement, épuisées par les répliques et confrontées à des réserves alimentaires qui baissent, s'étaient rassemblées avant l'aube à la gare routière pour monter à bord d'un des cars spéciaux promis par le gouvernement.
Mais la colère est montée dans la foule devant l'absence de ces véhicules et des échauffourées ont éclaté avec la police antiémeute envoyée pour tenter de maîtriser la situation.
Une Népalaise et son enfant attendent le bus pour rentrer dans leur village à Katmandou le 29 avril. |
"On nous laisse mourir de faim dans le froid et tout ce que réussit le gouvernement est de nous faire attendre dans cette queue. Pourquoi est-il si lent ?", s'interroge Rajana, qui attend un car avec ses deux enfants.
Des rescapés ont par ailleurs obligé un camion transportant des bombonnes d'eau à s'arrêter et ont grimpé sur le toit pour s'emparer de bouteilles d'eau et les jeter à la foule.
Les colonnes de la police antiémeute se sont postées derrières des rouleaux de fil barbelé pour riposter à des hommes armés de bâtons s'engouffrant dans une rue pour attaquer des bus et plusieurs autres véhicules.
Une jeune femme a un moment été contrainte de descendre de son scooter et agressée par un homme en colère avant que la foule ne s'oppose à lui et que la police ne l'emmène.
Israël a préconisé à ses ressortissants de quitter le Népal pour des raisons sanitaires, mais aussi de sécurité.
Le gouvernement admet des 'faiblesses'
Le gouvernement a reconnu être dépassé par l'ampleur de la catastrophe, face au séisme le plus meurtrier depuis plus de 80 ans au Népal.
"Il y a eu des faiblesses dans la gestion des opérations de secours", a admis le ministre des Communications, Minendra Rijal dans un entretien avec la chaîne népalaise Kantipur Television.
Des Népalais regardent les sauveteurs travailler à Katmandou le 28 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La catastrophe est tellement énorme et sans précédent que nous n'avons pas été en mesure de répondre aux attentes des personnes. Mais nous sommes prêts à reconnaître nos faiblesses, à apprendre et à aller de l'avant de la meilleure façon possible", a-t-il assuré.
Un constat similaire a été fait par l'ambassadrice de France Martine Bassereau, pour qui "les autorités népalaises sont débordées, clairement l'aide humanitaire arrive de toutes parts et pour un tout petit pays comme celui-la c'est vraiment très difficile d'arriver à tout mettre en place".
Les répliques du séisme ont nettement diminué, mais des centaines de milliers de personnes continuent de dormir dans la rue, leur logement ayant été détruit ou fragilisé. Certains revenaient cependant sur les ruines de leur maison pour essayer de retrouver leurs affaires.
Dans les villages difficilement accessibles, le désespoir est aussi à son comble, les survivants demandant à être évacués quand un hélicoptère de secours parvient jusqu'à eux.
À Dolakha, des habitants en colère ont détruit les vitres d'un bâtiment de l'administration locale, a dit un haut responsable, Prem Lal Lamichhane. "Plus de 200.000 personnes sont sans abri. On nous a dit que du matériel allait arriver, mais on n'a encore rien reçu".
5.057 personnes ont été tuées au Népal depuis le séisme de magnitude 7,8 survenu samedi 25 avril et environ 8.000 personnes blessées. Selon l'ONU, huit des 28 millions d'habitants de ce pays ont été affectés par la catastrophe.
La police a rendu publique une liste de 33 étrangers manquants, dont 15 Israéliens, cinq Canadiens, trois Bangladeshis et trois Français.
L'ONU a lancé mercredi 29 avril un appel de fonds de 415 millions de dollars pour venir en aide au Népal, tout en soulignant que ce pays ne souhaitait plus accueillir d'équipes de secours étrangères, jugeant leur nombre suffisant.
AFP/VNA/CVN